
Témoignages
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Mot-clé | Extrait | Période | Module | Sous-thème | Sommaire |
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artisanat | ESLO1_INTPERS_414_artisanat | 1968-1971 | Métiers disparus | Le Secrétaire général à la Chambre des métiers, âgé de 45/55 ans, parle de la disparition des entreprises artisanales dans le monde industrialisé et des métiers qui disparaîssent. | |
avion | ESLO2_INTPERS_1245_avion | 2008-2021 | Guerres Mondiales | Un retraité de + de 65 ans raconte sa vie comme adolescent pendant la seconde guerre mondiale. | |
bertha | ESLO1_ENT_110_bertha | 1968-1971 | Guerres Mondiales | Une femme au foyer de 55/65 ans raconte son expérience personnelle de la Guerre Mondiale de 1914-1918, sous les bombardements allemands à Paris. | |
bourgeois | ESLO1_ENT_112_bourgeois | 1968-1971 | Paroles d'Orléanais | Trente Glorieuses | Une femme de ménage de 45/55 ans raconte comment, après la guerre, la classe ouvrière a eu accès aux loisirs qui étaient avant réservés aux seuls bourgeois. |
capitale | ESLO1_INTPERS_409_capitale | 1968-1971 | Algérie | Un directeur d'école primaire de garçons de 35/45 ans et originaire d'Algérie parle des français d'Algérie, qui vivant à Alger pendant la colonisation et qui considèrent que la capitale réelle n'est pas Alger mais Paris. | |
charron | ESLO1_ENT_024_charron | 1968-1971 | Métiers disparus | Un vendeur de 55/65 ans parle de son premier métier de charron, un métier disparu. | |
cheminot | ESLO1_INTPERS_462_cheminot | 1968-1971 | Métiers disparus | Un cheminot en retraite de + de 65 ans Raconte sa vie de cheminot, au temps des machines à vapeur. | |
chinoiser | ESLO1_INTPERS_416_chinoiser | 1968-1971 | Année 1968 | Le Directeur général des Nouvelles Galeries de 25/35 ans décrit le type d'échange qui a lieu à l'université entre les étudiants qui se réunissent autour de contestations liée à Mai 68. | |
chocolat | ESLO1_ENT_096_chocolat | 1968-1971 | Trente Glorieuses | Une cuisinière à la retraite de 45/55 ans raconte comment était la vie dans son enfance et compare la sobriété de son époque avec l'abondance des biens de consommation à l'époque actuelle. | |
confort | ESLO1_ENT_093_confort | 1968-1971 | Trente Glorieuses | Un ouvrier tôlier soudeur de 55/65 ans décrit l'augmentation de la population ouvrière et de leur confort à Orléans. | |
contestation | ESLO1_ENT_167_contestation | 1968-1971 | Paroles d'Orléanais | Année 1968 | Un étudiant en licence d'italien de 15/25 ans énumère les raisons de la contestation étudiante de mai 68. |
etudiants | ESLO1_ENT_029_etudiants | 1968-1971 | Année 1968 | Une étudiante de 15/25 ans décrit les conditions de la précarité étudiante, en lien avec les événements de Mai 68. | |
fonderie | ESLO1_INTPERS_423_fonderie | 1968-1971 | Métiers disparus | Le directeur technique de la fonderie Chenesseau, de 35/45 ans, parle de la difficulté de recruter et de former des jeunes aux métiers de la fonderie, car les jeunes se tournent vers l'éléctronique, l'électricité. | |
greve | ESLO1_ENT_142_greve | 1968-1971 | Paroles d'Orléanais | Année 1968 | Un ouvrier ajusteur de 25/35 ans raconte comment il a fait partie des deux ouvriers sur douze à faire la grève pendant mai 68 dans son usine d'ordures ménagères. |
liberation | ESLO1_INTPERS_461_liberation | 1968-1971 | Guerres Mondiales | Une propriétaire de confiserie de 55/65 ans témoigne des évenements qui ont eu lieu lors de la Libération, après l'Occupation, à Orléans | |
moutons | ESLO1_ENT_165_moutons | 1968-1971 | Année 1968 | Un représentant de commerce de 45/55 ans donne son point de vue sur les événements de mai 68 comme un mouvement de moutons de panurge. | |
pieds-noirs | ESLO2_ENT_1014_pieds-noirs | 2008-2021 | Paroles d'Orléanais | Algérie | Un ingénieur d'étude du CNRS à la retraite de 55/65 ans raconte qu'il est né en Algérie à Oran et qu'il est arrivé à Orléans lors de l'exode des pieds-noirs après l'indépendance de l'Algérie, lorsqu'il avait 15 ans. |
pret-a-porter | ESLO1_ENT_010_pret-a-porter | 1968-1971 | Trente Glorieuses | Une couturière de 55/65 ans se plaint de la disparition de son métier à cause de la popularité croissante du prêt-à-porter. | |
supermarches | ESLO1_ENT_011_supermarches | 1968-1971 | Trente Glorieuses | Un commerçant de 35/45 ans et représentant d'une alimentation générale explique que les nouveaux supermarchés font de la concurrence aux petits commerces locaux, dont le sien. | |
tabasser | ESLO1_ENT_121_tabasser | 1968-1971 | Paroles d'Orléanais | Année 1968 | Un élève professeur de 15/25 ans raconte les affrontements liés aux évènements de mai 68 à Orléans en tant qu'étudiant modéré. |
technocrates | ESLO1_ENT_119_technocrates | 1968-1971 | Année 1968 | Un visiteur médical de 45/55 ans raconte que, lors des évenements de mai 68, les ouvriers de Renaut ne se faisaient aucune illusion sur le fait que les étudiants d'aujourd'hui seraient leur patrons de demain, des technocrates. | |
tonnelier | ESLO1_ENT_023_tonnelier | 1968-1971 | Métiers disparus | Un tonnelier de 55/65 ans parle de son métier de tonnelier qui se meurt et explique comment on fait un tonneau. | |
travail-champs | ESLO1_ENT_110_travail-champs | 1968-1971 | Vie rurale | Une femme au foyer de 55/65 ans raconte les souvenirs de ses douze ans, quand elle était domestique à la campagne, dans des conditions difficiles. | |
va-et-vient | ESLO1_INTPERS_409_va-et-vient | 1968-1971 | Algérie | Un directeur d'école primaire de garçons de 35/45 ans et originaire d'Algérie témoigne des liens économiques et culturels entre France et Algérie pendant la colonisation. |
ESLO1_ENT_024_charron
Date d'enregistrement | 1970-05-25 |
Nature | Entretien |
Qualite | Bonne |
Type | audio |
Module Eslo-Fleu | |
Thème | Témoignages |
Sous-thème | Métiers disparus |
Sommaire | Un vendeur de 55/65 ans parle de son premier métier de charron, un métier disparu. |
Profession | [1134] Vendeur ; [HM] |
Age | [1134] 55/65 ; [HM] 25/35 |
(Timecode de l'extrait dans l'enregistrement principal 0:08:44 à retrouver sur eslo.huma-num.fr)
[HM] 0:00:00 et euh si vous ne faisiez pas ce métier -là
[HM] 0:00:02 est -ce que vous aimeriez faire autre chose ?
[HM] 0:00:04 qu' est -ce que vous aimeriez faire ?
[1134] 0:00:07 c' est-à-dire j' avais un beau métier étant jeune
[1134] 0:00:10 qui m' a plu beaucoup
[1134] 0:00:12 mais malheureusement c' est un métier démodé
[1134] 0:00:14 et je me suis lancé dans le commerce euh
[1134] 0:00:19 presque par hasard mais en découvrant déjà l' avenir
[1134] 0:00:22 je voyais déjà en mille neuf cent trente-cinq ces métiers -là c' est terminé
[1134] 0:00:26 j' étais artisan mon prem- métier
[1134] 0:00:27 ouvrier en bois
[HM] 0:00:28 ah oui
[1134] 0:00:29 oui
[HM] 0:00:30 ah c' est très bien vous avez peut-être fait
[1134] 0:00:33 euh j' étais c' est-à-dire j' étais pas menuisier
[1134] 0:00:35 j' étais charron
[HM] 0:00:35 ah bon
[1134] 0:00:36 je sais pas si vous voyez ce que c' était le charron dans le temps
[1134] 0:00:38 celui qui faisait les voitures les roues euh les tombereaux euh pour la culture
[1134] 0:00:41 euh
[HM] 0:00:41 ah oui oui d' accord
[HM] 0:00:43 oui
[1134] 0:00:43 voilà c' était un métier un métier qui me plaisait beaucoup
[HM] 0:00:45 ah oui
[1134] 0:00:45 beaucoup
[HM] 0:00:46 hm
[1134] 0:00:47 beaucoup euh
[1134] 0:00:48 ça a pas été mon métier préféré parce que étant jeune ce que j' aurais voulu être c' était boulanger
[HM] 0:00:52 ah bon ?
[1134] 0:00:52 et ma mère n' a jamais voulu
[HM] 0:00:54 ah bon et pourquoi ?
[1134] 0:00:54 oui
[1134] 0:00:55 ah
[1134] 0:00:56 vous savez à ce moment -là elle est pas l' est pas on ne
[1134] 0:00:59 c' est pas comme aujourd'hui c' était pas les enfants qui commandaient euh
[HM] 0:01:01 non non non
[1134] 0:01:01 non
[1134] 0:01:02 non
[1134] 0:01:02 c' en était loin
[1134] 0:01:04 c' en était loin
[HM] 0:01:04 et vous aimeriez faire ça euh
[1134] 0:01:05 ah le boulanger
[HM] 0:01:05 bien ?
[1134] 0:01:06 moi je passerais encore des nuits dans un four de boulanger
[HM] 0:01:08 oui ?
[1134] 0:01:08 ah oui
[1134] 0:01:09 oui
[1134] 0:01:09 j' aimais la boulangerie
[HM] 0:01:10 oui
[1134] 0:01:11 oui
[1134] 0:01:11 j' aimais ça patiner cette farine euh
[1134] 0:01:13 je voulais être boulanger
[1134] 0:01:14 et puis alors qu' est -ce que vous voulez ma mère euh était veuve de guerre
[1134] 0:01:17 moi j' ai perdu mon père euh j' avais deux ans en quatorze quoi
[1134] 0:01:21 ma mère euh
[1134] 0:01:21 est restée seule a eu du mal à m' élever d' abord euh ce qu' il lui a euh
[1134] 0:01:24 ne pas vouloir ce métier -là c' est qu' elle avait peur que je m' en aille trop de loin d' elle
[1134] 0:01:28 j' étais seul bien entendu
[HM] 0:01:29 hm
[1134] 0:01:30 ouais et
[1134] 0:01:32 elle m' a dit étant charron bien
[1134] 0:01:33 on était de la région de Châteaudun de la Valloire
[1134] 0:01:36 et il y a toujours des charrons aux alentours
[1134] 0:01:38 tandis que boulanger c' était déjà plus mais fallait déjà manier des fois des sentes
[1134] 0:01:42 alors euh
[1134] 0:01:43 elle a jamais voulu
ESLO2_ENT_1014_pieds-noirs
Date d'enregistrement | 2010-03-12 |
Nature | Entretien |
Qualite | Passable |
Type | audio |
Module Eslo-Fleu | Paroles d'Orléanais |
Thème | Témoignages |
Sous-thème | Algérie |
Sommaire | Un ingénieur d'étude du CNRS à la retraite de 55/65 ans raconte qu'il est né en Algérie à Oran et qu'il est arrivé à Orléans lors de l'exode des pieds-noirs après l'indépendance de l'Algérie, lorsqu'il avait 15 ans. |
Profession | [SD14] Ingénieur d'étude CNRS à la retraite ; [ch_OB1] enseignant |
Age | [SD14] 55/65 ; [ch_OB1] 35/45 |
(Timecode de l'extrait dans l'enregistrement principal 0:00:48 à retrouver sur eslo.huma-num.fr)
[SD14] 0:00:00 pas du tout non non je suis né en Algérie je suis né à Oran
[ch_OB1] 0:00:02 d' accord
[ch_OB1] 0:00:03 hm d' ac- d' accord
[SD14] 0:00:03 voilà
[ch_OB1] 0:00:05 et et donc vous êtes arrivé une première fois à or- à Orléans
[SD14] 0:00:08 bah en fait euh bon bah c' est
[SD14] 0:00:09 l' e- l' exode des pieds-noirs en soixante-deux
[ch_OB1] 0:00:09 oui bien sûr hm hm
[SD14] 0:00:12 donc juste au moment de l' indépendance euh de l' Algérie on
[SD14] 0:00:16 on a quitté l' Algérie et puis on
[SD14] 0:00:18 on a été rapatrié enfin bon je sais pas si
[SD14] 0:00:21 vous voulez que je vous raconte je peux vous raconter hein
[SD14] 0:00:22 c' est pas
[SD14] 0:00:23 [=!rire /instantaneous/N]
[SD14] 0:00:25 on a on a quitté Oran
[SD14] 0:00:26 par parce que j' habitais Oran
[ch_OB1] 0:00:22 ah non mais d- c' est vous
[ch_OB1] 0:00:23 [=!rire /instantaneous/N]
[ch_OB1] 0:00:25 comme vous voulez
[ch_OB1] 0:00:26 oui
[SD14] 0:00:27 Oran par avion
[SD14] 0:00:29 on a atterri à Marseille
[ch_OB1] 0:00:30 ouais
[SD14] 0:00:31 et en fait c' était en plein dans
[SD14] 0:00:33 euh c' est l' époque de ben euh
[SD14] 0:00:35 l' exode des rapatriés en Algérie
[SD14] 0:00:37 et donc euh y en avait beaucoup
[SD14] 0:00:39 y avait un million de personnes
[ch_OB1] 0:00:35 oui oui oui
[ch_OB1] 0:00:37 oui
[ch_OB1] 0:00:39 oui
[SD14] 0:00:40 enfin bon tout le monde n' est pas arrivé sur un jour mais euh
[SD14] 0:00:42 ça s' est étalé sur quelques mois quoi
[ch_OB1] 0:00:44 hm hm hm hm
[SD14] 0:00:45 et donc nous on était vraiment dans le
[SD14] 0:00:47 enfin à un moment où y en avait y en avait déjà beaucoup qui était arrivés
[SD14] 0:00:50 alors en fait on est arrivé à Marseille Marignane
[SD14] 0:00:53 on a passé euh
[SD14] 0:00:55 on a dû passer une nuit ou deux là à Marseille
[SD14] 0:00:57 et ensuite bon nous on souhaitait rester dans le sud
[SD14] 0:01:00 dans le midi
[SD14] 0:01:01 mais en fait le midi était archi plein partout et donc on nous a dit c' est pas possible
[SD14] 0:01:06 on nous a envoyé sur Paris par le train
[SD14] 0:01:09 à Paris on a passé quelques temps o- à l' aéroport du Bourget
[SD14] 0:01:13 et là ensuite euh on a dû rester presque deux semaines je crois
[SD14] 0:01:17 [=!bb /instantaneous/N]
[SD14] 0:01:17 et alors ensuite même la région parisienne euh les le côté de Sarcelles tout ça c' était euh absolument plein
[SD14] 0:01:23 et donc la la consigne à cette époque -là donc on était vers euh
[SD14] 0:01:27 vers la mi-juillet vers le vingt vingt juillet quelque chose comme ça
[SD14] 0:01:30 la consigne c' était maintenant on dispatche en province
[ch_OB1] 0:01:34 ah
[SD14] 0:01:34 alors on a eu le choix entre trois villes
[SD14] 0:01:37 alors il devait y avoir y avait Amiens Beauvais et Orléans
[SD14] 0:01:41 et la plus au sud c' était Orléans
[SD14] 0:01:43 on a pris Orléans
[SD14] 0:01:44 voilà bon voilà comment
[SD14] 0:01:45 on est arrivé à Orléans euh
[SD14] 0:01:47 bah toute ma famille
[SD14] 0:01:49 enfin mes parents euh mon père ma mère mes deux frères et moi
[ch_OB1] 0:01:43 [=!rire /instantaneous/N]
[ch_OB1] 0:01:44 [=!rire /instantaneous/N] le point le plus au sud
[ch_OB1] 0:01:45 oui o- on
[ch_OB1] 0:01:47 on c' est c' est c' est qui ?
[ch_OB1] 0:01:49 toute la famille
[ch_OB1] 0:01:52 d' accord
[SD14] 0:01:54 voilà
[SD14] 0:01:54 [=!rire /instantaneous/N]
[ch_OB1] 0:01:54 oui oui
[ch_OB1] 0:01:54 [=!rire /instantaneous/N]
[ch_OB1] 0:01:56 et à l' époque vous vous aviez quel âge euh
[ch_OB1] 0:01:58 vous
[SD14] 0:01:58 j' avais quinze ans
ESLO1_ENT_112_bourgeois
Date d'enregistrement | 1969-04-16 |
Nature | Entretien |
Qualite | Excellente |
Type | audio |
Module Eslo-Fleu | Paroles d'Orléanais |
Thème | Témoignages |
Sous-thème | Trente Glorieuses |
Sommaire | Une femme de ménage de 45/55 ans raconte comment, après la guerre, la classe ouvrière a eu accès aux loisirs qui étaient avant réservés aux seuls bourgeois. |
Profession | [PF42] Femme de ménage ; [MB] |
Age | [PF42] 45/55 ; [MB] 35/45 |
(Timecode de l'extrait dans l'enregistrement principal 0:25:14 à retrouver sur eslo.huma-num.fr)
[MB] 0:00:00 et qu' est -ce qui vous a le plus frappée dans les changements qui
[MB] 0:00:02 sont intervenus à Orléans depuis
[MB] 0:00:05 disons une vingtaine d' années une trentaine d' années ?
[PF42] 0:00:08 et ben vous savez y a un tas de choses quand
[PF42] 0:00:09 même hein
[MB] 0:00:09 oui
[PF42] 0:00:10 la mentalité a déjà
[PF42] 0:00:12 beaucoup
[MB] 0:00:12 oui
[PF42] 0:00:12 beaucoup
[PF42] 0:00:13 changé
[MB] 0:00:13 oui
[MB] 0:00:13 par exemple ?
[PF42] 0:00:14 oh ben elle n' est plus déjà celle d' avant-guerre sûrement
[MB] 0:00:16 hm
[PF42] 0:00:17 c' est plus du tout pareil
[MB] 0:00:18 oui
[PF42] 0:00:18 mais je crois que c' est bien en principe comme ça après chaque guerre
[MB] 0:00:22 oui
[PF42] 0:00:22 c' est les guerres qui nous valent tout ça aussi
[PF42] 0:00:25 ça change beaucoup de choses
[MB] 0:00:26 oui
[PF42] 0:00:27 et ne serait -ce que les Américains quand ils sont restés
[PF42] 0:00:29 longtemps à
[MB] 0:00:29 oui
[PF42] 0:00:30 Orléans ben ça a beaucoup changé la mentalité orléanaise
[MB] 0:00:32 hm hm
[PF42] 0:00:33 ça ça
[PF42] 0:00:33 aussi
[MB] 0:00:33 ah oui ? dans dans
[MB] 0:00:34 quel sens euh ?
[PF42] 0:00:35 hm ça a beaucoup changé
[PF42] 0:00:36 bah beaucoup de gens se sont mis à travailler pour eux
[PF42] 0:00:38 et puis
[MB] 0:00:38 hm hm
[PF42] 0:00:39 ils gagnaient beaucoup d' argent donc ça
[PF42] 0:00:40 ça a fait un tas de choses ça
[PF42] 0:00:42 aussi
[MB] 0:00:42 oui oui
[PF42] 0:00:42 quand même hein
[PF42] 0:00:44 y avait du
[MB] 0:00:42 hm hm
[MB] 0:00:44 comment ça
[PF42] 0:00:44 bon y avait du mauvais
[MB] 0:00:45 oui
[MB] 0:00:46 ça a gâté un petit peu ?
[PF42] 0:00:48 bah gâté peut-être pas parce que
[PF42] 0:00:50 quand c' était bien employé ça pouvait faire qu' améliorer
[PF42] 0:00:52 mais
[MB] 0:00:52 oui
[PF42] 0:00:53 ça a changé de mentalité
[PF42] 0:00:54 quoi euh
[PF42] 0:00:55 oh oui ça a bien changé la mentalité d' Orléans
[MB] 0:00:57 hm hm
[MB] 0:00:58 et depuis le départ euh ?
[PF42] 0:01:00 et puis Orléans est devenu beaucoup plus ouvrier qu' autrefois
[PF42] 0:01:03 aussi
[MB] 0:01:03 oui
[PF42] 0:01:03 oh ben c' était pas ouvrier comme ça autrefois avant la guerre
[MB] 0:01:06 oui
[PF42] 0:01:07 oh mais non
[PF42] 0:01:08 c' était plutôt bourgeois
[MB] 0:01:09 ah oui
[PF42] 0:01:10 mais plus maintenant
[MB] 0:01:11 ah oui
[PF42] 0:01:11 oh non c' est devenu
[PF42] 0:01:12 beaucoup beaucoup d' ouvriers
[MB] 0:01:11 oui
[MB] 0:01:12 qu' est -ce que vous entendez par bourgeois ?
[MB] 0:01:15 parce que oui
[PF42] 0:01:15 ben je ne sais pas
[PF42] 0:01:16 c' était pas c' était pas
[MB] 0:01:16 [=!pif /previous/PHO]
[PF42] 0:01:17 du tout
[PF42] 0:01:17 pareil
[MB] 0:01:17 non
[PF42] 0:01:18 oh non l' esprit d' Orléans n' était pas le même
[MB] 0:01:21 oui
[PF42] 0:01:21 y a eu des r- des rues entières de bourgeois maintenant on ne voit plus ça
[MB] 0:01:25 oui
[PF42] 0:01:25 oh non non ça n' existe plus ça
[MB] 0:01:27 qu' est -ce qui caractérise le bourgeois ? enfin qui caractérisait le bourgeois ?
[PF42] 0:01:30 oh ben c' était un certain milieu encore
[PF42] 0:01:33 c' était encore
[MB] 0:01:33 oui
[PF42] 0:01:33 autre chose [=!rire /previous/N]
[MB] 0:01:33 oui
[MB] 0:01:35 oui
[PF42] 0:01:35 [=!rire /previous/N]
[MB] 0:01:35 y a y avait une façon
[PF42] 0:01:35 ah ben certains milieux
[MB] 0:01:37 différente de s' habiller de de s-
[PF42] 0:01:38 ben oui de vivre
[PF42] 0:01:40 et puis enfin
[MB] 0:01:40 oui oui
[PF42] 0:01:41 ces gens -là avaient des domestiques tout ça enfin mis à un certain rang quand même hein les jours de réception tout
[PF42] 0:01:45 ça
[MB] 0:01:45 oui
[PF42] 0:01:46 euh et aujourd'hui on
[PF42] 0:01:48 pour ainsi dire moi je sais pas
[PF42] 0:01:50 ne serait -ce que les surprises-parties moi je j' ai vu ça chez les bourgeois quand j' avais seize ans
[MB] 0:01:54 oui oui
[PF42] 0:01:54 et aujourd'hui on voit ça sur le monde ouvrier couramment mais moi ça me fait drôle je me dis autrefois c' était chez les riches
[PF42] 0:01:59 [=!rire /previous/N]
[MB] 0:02:00 oui oui
[PF42] 0:02:01 [=!rire /previous/N]
[PF42] 0:02:02 c' est curieux
[PF42] 0:02:03 la vie a bien changé quand même
[PF42] 0:02:04 hein
[MB] 0:02:04 oui oui
[MB] 0:02:05 eh oui
[MB] 0:02:05 oui
[PF42] 0:02:06 autrefois on allait les bourgeois allaient aux sports d' hiver et vou- où vous trouvez ça commun aujourd'hui chez le moindre ouvrier
[PF42] 0:02:10 les classes
[MB] 0:02:10 hm hm
[PF42] 0:02:11 de neige les
[MB] 0:02:12 hm
[PF42] 0:02:12 eh oui mais autrefois c' était dû qu' à une certaine société
[MB] 0:02:15 bien sûr
[MB] 0:02:16 oui
[PF42] 0:02:17 moi je vous avoue la première fois que j' ai vu la mer j' avais je sais pas j' avais bien quarante ans
[PF42] 0:02:20 oh oui
[MB] 0:02:20 ah oui
[MB] 0:02:21 oui
[PF42] 0:02:22 ah ben j' ai été surprise j' ai dit bah me voilà à la mer comme les
[PF42] 0:02:24 bourgeois
[PF42] 0:02:25 [=!rire /previous/N]
[MB] 0:02:24 hm hm
[MB] 0:02:25 [=!rire /previous/N]
[PF42] 0:02:25 comme on disait
ESLO1_ENT_011_supermarches
Date d'enregistrement | 1969-04-05 |
Nature | Entretien |
Qualite | Bonne |
Type | audio |
Module Eslo-Fleu | |
Thème | Témoignages |
Sous-thème | Trente Glorieuses |
Sommaire | Un commerçant de 35/45 ans et représentant d'une alimentation générale explique que les nouveaux supermarchés font de la concurrence aux petits commerces locaux, dont le sien. |
Profession | [JW325] Représentant + commerçant alimentation générale ; [JK] ; [JW325FEM] |
Age | [JW325] 35/45 ; [JK] 15/25 ; [JW325FEM] 35/45 |
(Timecode de l'extrait dans l'enregistrement principal 0:03:02 à retrouver sur eslo.huma-num.fr)
[JK] 0:00:00 enfin tout à l' heure vous
[JK] 0:00:00 parliez
[JW325] 0:00:00 et
[JK] 0:00:01 des supermarchés est -ce que ça pose un problème ?
[JW325FEM] 0:00:04 ah oui
[JW325FEM] 0:00:05 ah oui ah oui ah oui
[JK] 0:00:04 de ce côté -ci ?
[JK] 0:00:05 ah oui hein
[JW325] 0:00:06 ah oui
[JK] 0:00:06 hm
[JW325] 0:00:07 et alors justement
[JW325] 0:00:08 que ici
[JW325FEM] 0:00:08 très
[JW325FEM] 0:00:09 très grave [=!pi /instantaneous/PHO]
[JW325] 0:00:09 euh on a très bien
[JW325] 0:00:10 travaillé ça nous a d' ailleurs permis de d' acheter une autre maison depuis
[JW325] 0:00:16 que on s' en sert maintenant point de vue habitation secondaire et qui se trouve à proximité
[JK] 0:00:22 hm hm
[JW325] 0:00:22 alors euh
[JW325] 0:00:24 ça nous a donné quand même des des commodités de ce côté -là quoi
[JK] 0:00:28 hm hm
[JW325] 0:00:28 et euh [=!pf /instantaneous/N]
[JW325] 0:00:30 mais depuis un an qu' on a le centre Leclerc qui se trouve quand même à
[JW325] 0:00:35 une centaine de mètres d' ici alors euh et surtout que eux c' est c' est c' est c' est la marchandise chez eux elle est vendue au prix au prix que nous on la paye et même moins cher
[JW325] 0:00:44 oui
[JW325] 0:00:44 surtout certaines marchandises
[JW325] 0:00:46 oui
[JK] 0:00:47 comment est -ce qu' ils arrivent eux ?
[JK] 0:00:48 ah ben ils arrivent eux c' est vous savez leur façon de travailler
[JK] 0:00:52 est très simple ils travaillent avec le l' argent du fournisseur
[JK] 0:00:55 ah bon ?
[JW325] 0:00:55 parce qu' ils ne
[JW325] 0:00:55 payent la marchandise qu' après quatre-vingt-dix jours
[JW325] 0:00:59 alors vous voyez c' est un genre qu' ils ont employé
[JK] 0:01:02 hm
[JW325] 0:01:04 dans les quatre-vingt-dix jours eh ben ils l' ont pour faire euh
[JW325] 0:01:08 des ja- agencements euh des remboursements s' il y a eu des euh une mise de fonds dans les euh
[JK] 0:01:16 hm
[JW325] 0:01:16 dans les lieux enfin tout ce qu' il peut y avoir que
[JK] 0:01:19 et vous vous n' avez pas euh ces facilités -là ?
[JW325FEM] 0:01:21 euh non on a pas ces
[JW325FEM] 0:01:22 facilités -là
[JW325] 0:01:21 ah non
[JW325] 0:01:22 ah non
[JW325FEM] 0:01:23 parce qu' ils travaillent euh
[JW325FEM] 0:01:24 malgré tout
[JW325] 0:01:24 puis alors ils travaillent en
[JW325] 0:01:25 direct avec les maisons
[JW325FEM] 0:01:26 euh en direct avec les maisons
[JW325FEM] 0:01:28 et puis alors sur de
[JK] 0:01:28 ah bon ?
[JW325FEM] 0:01:28 très grandes quantités
[JW325FEM] 0:01:30 vous comprenez ?
[JK] 0:01:30 ah bon ?
[JK] 0:01:31 hm
[JW325FEM] 0:01:31 mais oui ils vont prendre moi je sais pas supposons de l' apéritif admettons du Ricard
[JW325FEM] 0:01:36 euh vingt vingt caisses et qu' est -ce que c' est que ça vingt caisses pour eux c' est c' est rien
[JW325FEM] 0:01:39 que nous s- vous savez vous allez prendre cinq bouteilles hein vous en aurez pour euh je sais pas moi six mois à vendre cinq bouteilles
[JK] 0:01:45 ah oui
[JW325FEM] 0:01:46 eux ils vont prendre vingt caisses ils vont avoir une caisse gratuite
[JK] 0:01:49 ah bon ?
[JW325FEM] 0:01:49 alors
[JW325FEM] 0:01:49 ce qui leur permet de vendre ces vingt b- vingt caisses si vous voulez au prix coûtant presque
[JK] 0:01:54 oui
[JW325FEM] 0:01:55 presque au prix coûtant mais alors par exemple cette caisse gratuite
[JW325FEM] 0:01:58 qu' ils ont à vendre en supplément
[JW325FEM] 0:02:00 eh bien euh ça c' est du c' est sans être du bénéfice quoi mais
[JW325FEM] 0:02:04 c' est
[JK] 0:02:04 ah oui
[JW325FEM] 0:02:05 c' est quand même du bénéfice
[JW325FEM] 0:02:06 si vous voulez
[JK] 0:02:06 hm
[JK] 0:02:07 oui pour eux
[JW325FEM] 0:02:07 pour eux quoi
[JW325FEM] 0:02:08 c' est ça
[JK] 0:02:07 hm
[JK] 0:02:08 hm
[JW325FEM] 0:02:09 chose que le petit commerçant ne ne peut pas
[JW325FEM] 0:02:12 ne peut pas faire malgré tout ce sont des centres de distribution
[JK] 0:02:15 hm hm
[JW325FEM] 0:02:16 euh des grands centres de distribution c' est p- c' est plus possible de combattre
[JW325FEM] 0:02:20 ça y a rien à faire
[JK] 0:02:22 alors ils fonctionnent presque comme des grossistes ?
[JW325FEM] 0:02:24 ah oui c' est ça comme des grossistes
[JW325] 0:02:25 comme des grossistes
[JW325] 0:02:26 ils commandent en direct eux
[JW325FEM] 0:02:25 ni plus ni moins
[JW325FEM] 0:02:26 ils font
[JW325FEM] 0:02:27 oui oui oui
[JK] 0:02:28 ah bon ?
[JW325] 0:02:28 en direct c' est tout hein
[JW325] 0:02:29 usines
[JW325FEM] 0:02:28 en direct avec les
[JW325FEM] 0:02:29 hm
[JW325FEM] 0:02:30 ils s' occupent même pas des grossistes d' Orléans
[JW325] 0:02:32 ah non
[JW325FEM] 0:02:33 ils trav- ah non ils travaillent
[JW325FEM] 0:02:34 avec aucun
[JK] 0:02:34 hm hm
[JW325FEM] 0:02:35 grossiste d' Orléans
[JW325] 0:02:35 c' est-à-dire le y a certaines
[JW325] 0:02:36 marchandises qui sont peut-être
[JW325FEM] 0:02:36 directement avec
[JW325FEM] 0:02:37 les maisons avec que ce soit avec les maisons de gâteaux vous avez la maison
[JW325FEM] 0:02:41 le Gringoire de
[JW325] 0:02:41 ben ça euh oui
[JW325FEM] 0:02:43 de Pithiviers tout ça
[JW325FEM] 0:02:44 c' est directement avec eux
[JK] 0:02:45 ah bon ?
[JW325FEM] 0:02:46 et toute chose comme ça
ESLO2_INTPERS_1245_avion
Date d'enregistrement | 2011-07-12 |
Nature | Interview de personnalités |
Qualite | Excellente |
Type | audio |
Module Eslo-Fleu | |
Thème | Témoignages |
Sous-thème | Guerres Mondiales |
Sommaire | Un retraité de + de 65 ans raconte sa vie comme adolescent pendant la seconde guerre mondiale. |
Profession | [KX427] ; [ch_OB1] enseignant |
Age | [KX427] + de 65 ; [ch_OB1] 35/45 |
(Timecode de l'extrait dans l'enregistrement principal 0:04:00 à retrouver sur eslo.huma-num.fr)
[ch_OB1] 0:00:00 et là vous habitiez où à cette époque -là ?
[KX427] 0:00:02 j' habitais toujours au faubourg Madeleine
[ch_OB1] 0:00:02 vous vous d' accord
[KX427] 0:00:03 et ouais
[KX427] 0:00:05 alors là c' était des baraquements en bois
[KX427] 0:00:08 et on avait une cour de récréation
[KX427] 0:00:10 qui avait été dégagée entre euh
[KX427] 0:00:12 entre les ruines
[ch_OB1] 0:00:12 hm hm
[KX427] 0:00:13 voilà
[KX427] 0:00:15 donc jusqu' à jusqu' en
[KX427] 0:00:17 jusqu' en troisième
[KX427] 0:00:19 là je me souviens aussi des bombardements de
[KX427] 0:00:21 des bombardements américains
[KX427] 0:00:24 qui q-
[KX427] 0:00:25 j' étais en quatrième quand euh un matin ben
[KX427] 0:00:28 y avait eu des bombardements dans la nuit et un matin y a
[KX427] 0:00:31 on apprenait qu' un de nos camarades avait été tué dans les bombardements
[KX427] 0:00:35 il s' appelait Denis NPERS je me souviens
[KX427] 0:00:37 et de temps en temps euh
[KX427] 0:00:40 y avait s- la sirène
[KX427] 0:00:42 qui dé- une alerte dans la journée
[KX427] 0:00:44 et on descendait dans les caves pour se mettre à l' abri
[KX427] 0:00:47 même des fois d' ailleurs ça nous arrangeait bien
[KX427] 0:00:49 quand on n' avait pas parce qu' on évitait ainsi ou
[KX427] 0:00:51 ou une composition ou un
[KX427] 0:00:53 ou d' être interrogé
[KX427] 0:00:55 hop on descendait aux abris
[KX427] 0:00:57 voilà on se retrouvait en bas dans les souterrains
[ch_OB1] 0:00:59 hm d' accord
[KX427] 0:01:00 alors ça c' est
[KX427] 0:01:01 bon
[KX427] 0:01:02 toute une période de guerre
[ch_OB1] 0:01:04 oui oui c' est une période de guerre
[KX427] 0:01:05 voilà
[ch_OB1] 0:01:05 et
[ch_OB1] 0:01:05 et et et
[ch_OB1] 0:01:07 et pour enfin vous étiez encore euh enfant ou jeune euh
[ch_OB1] 0:01:10 jeune ado-
[KX427] 0:01:10 oui oui oui euh enfant
[KX427] 0:01:12 j' étais oui oui
[KX427] 0:01:14 et puis euh quand en seconde
[ch_OB1] 0:01:12 enfant en- en-
[ch_OB1] 0:01:14 enfant
[KX427] 0:01:15 on a déménagé euh ça la Libération avait eu lieu
[KX427] 0:01:19 après tous ces bombardements
[KX427] 0:01:21 bombardements terribles
[KX427] 0:01:22 euh je pense à celui de la rue des Carmes
[KX427] 0:01:25 qui était accidentel
[KX427] 0:01:27 c' était un avion q- un euh
[KX427] 0:01:29 y avait toute une escadrille qui était
[KX427] 0:01:31 qui partait su- euh
[KX427] 0:01:32 de de
[KX427] 0:01:32 d' avions américains qui partaient
[KX427] 0:01:34 sur l' Allemagne
[KX427] 0:01:35 et puis y en a un qui a dû avoir des des ennuis de moteur
[KX427] 0:01:38 et qu' est qu' a rebroussé chemin tout seul
[KX427] 0:01:41 je me souviens parce que j' étais dans la cour de
[KX427] 0:01:43 de l' usine de la faubourg Madeleine là
[KX427] 0:01:45 c' est là qu' on jouait comme ça vous voyez
[KX427] 0:01:47 et puis tout d' un coup on a vu cet avion passer
[KX427] 0:01:50 il est passé au-dessus de nous
[KX427] 0:01:51 et puis un peu plus loin on a vu les bombes tomber
[KX427] 0:01:53 et elle sont tombées euh
[ch_OB1] 0:01:53 hm hm
[KX427] 0:01:55 rue des Carmes
[KX427] 0:01:56 où ça a détruit euh c' était un espèce d' accident
[KX427] 0:01:59 ça a détruit
[KX427] 0:02:01 y a une famille amie qui habitait là d' ailleurs qui est morte dans le
[KX427] 0:02:06 et puis le lendemain les [=!bb /instantaneous/N]
[KX427] 0:02:08 les plus grands qui étaient en terminale
[KX427] 0:02:12 euh allaient donner le coup de main pour déblayer
[ch_OB1] 0:02:14 hm hm
[KX427] 0:02:15 c' était donc une sacrée période
[ch_OB1] 0:02:17 oui c' était une période euh
[ch_OB1] 0:02:18 bon
[KX427] 0:02:17 quoi [=!rire /instantaneous/N]
[KX427] 0:02:18 et puis quand il y avait les bombardements là
[KX427] 0:02:21 la nuit y avait les fusées
[KX427] 0:02:23 euh l-
[KX427] 0:02:24 y avait d' abord des fusées vertes
[KX427] 0:02:25 qui annonçaient
[KX427] 0:02:26 et puis juste avant le bombardement y avait des fusées rouges
[KX427] 0:02:29 alors entre les fusées vertes et les fusées rouges
[KX427] 0:02:31 fallait vite se
[KX427] 0:02:33 se mettre en se réveiller sortir du lit s' habiller
[KX427] 0:02:37 et on descendait à la cave
[ch_OB1] 0:02:38 hm
[KX427] 0:02:38 puis on entendait le bombardement
[KX427] 0:02:40 et on se disait le lendemain on ira voir les les
[KX427] 0:02:43 les dégâts
[ch_OB1] 0:02:43 [=!rire /instantaneous/N]
[KX427] 0:02:44 voilà [=!rire /instantaneous/N]
[ch_OB1] 0:02:45 [=!rire /instantaneous/N]
[ch_OB1] 0:02:46 oui c' est une ville qui a particulièrement souffert des
[ch_OB1] 0:02:49 des des des bombardements
[KX427] 0:02:49 ah oui oui oui
[KX427] 0:02:51 toute la gare des Aubrais a été
[ch_OB1] 0:02:53 oui
[KX427] 0:02:54 rasée
[ch_OB1] 0:02:55 et et et la vie en dire entre les habitants
[ch_OB1] 0:02:58 est -ce que ça a provoqué une certaine euh
[ch_OB1] 0:02:59 je sais pas solidarité à ce moment -là c' était
[ch_OB1] 0:03:02 ou est -ce qu' enfant on voyait une différence ?
[ch_OB1] 0:03:05 à part à part ces évènements évidemment importants mais euh
[KX427] 0:03:05 on sentait [=!bb /instantaneous/N] on euh
[KX427] 0:03:09 on attendait la fin de la guerre
[KX427] 0:03:10 on disait tout le temps après la guerre
[KX427] 0:03:12 après la guerre ce qu' on ferait après la guerre
[ch_OB1] 0:03:12 hm hm
[ch_OB1] 0:03:13 hm hm
[KX427] 0:03:14 c' était un grand repère
[KX427] 0:03:15 et puis on
[KX427] 0:03:16 on s- on savait des des événe- des événements
[KX427] 0:03:20 fallait pas trop écouter la radio anglaise
[KX427] 0:03:22 hein mais elle était écoutée quand même y avait des nouvelles
[KX427] 0:03:25 on regardait ce qui se passait à travers le monde euh
[KX427] 0:03:27 et puis
[KX427] 0:03:30 bon on et puis euh m-
[KX427] 0:03:31 sur place on savait qu' il y avait le maquis
[KX427] 0:03:35 voilà tout ça et sinon
[ch_OB1] 0:03:35 hm hm
[KX427] 0:03:37 bah on voyait les soldats allemands passer dans la rue euh
[KX427] 0:03:39 le soir
[ch_OB1] 0:03:39 eh oui
[KX427] 0:03:40 fallait fermer les fenêtres pour qu' aucune lumière ne passe
[KX427] 0:03:43 y avait tout un
[KX427] 0:03:45 climat de guerre
ESLO1_ENT_167_contestation
Date d'enregistrement | 1969-04-03 |
Nature | Entretien |
Qualite | Bonne |
Type | audio |
Module Eslo-Fleu | Paroles d'Orléanais |
Thème | Témoignages |
Sous-thème | Année 1968 |
Sommaire | Un étudiant en licence d'italien de 15/25 ans énumère les raisons de la contestation étudiante de mai 68. |
Profession | [6EX] Etudiant (licence d'italien) ; [DP] ; [167INC2] |
Age | [6EX] 15/25 ; [DP] 25/35 ; [167INC2] |
(Timecode de l'extrait dans l'enregistrement principal 1:03:21 à retrouver sur eslo.huma-num.fr)
[6EX] 0:00:00 j' ai des camarades qui ont manifesté
[6EX] 0:00:02 à Paris ou en province
[DP] 0:00:04 ah oui
[6EX] 0:00:06 personnellement je n' ai pas m- manifesté
[6EX] 0:00:09 mais euh
[6EX] 0:00:10 [=!mic /instantaneous/N]
[6EX] 0:00:11 les étudiants euh [=!mic /instantaneous/N] contestataires et même les révolutionnaires
[DP] 0:00:16 hm hm
[6EX] 0:00:18 ont des euh de bonnes raisons pour euh
[6EX] 0:00:21 pour contester
[6EX] 0:00:22 au début les étudiants étaient partis sur un
[6EX] 0:00:25 avec euh
[6EX] 0:00:27 des raisons euh
[6EX] 0:00:29 purement universitaires
[6EX] 0:00:31 pour en arriver à des raisons politiques
[DP] 0:00:34 [=!rire /instantaneous/N]
[6EX] 0:00:35 alors les raisons universitaires étaient euh
[6EX] 0:00:37 de différents ordres
[6EX] 0:00:39 d' accord euh
[6EX] 0:00:43 l' enseignement
[6EX] 0:00:45 était euh
[6EX] 0:00:47 trop vieux
[DP] 0:00:47 hm
[6EX] 0:00:48 était en crise
[6EX] 0:00:49 la méthode d' enseignement
[6EX] 0:00:52 est à changer
[6EX] 0:00:54 euh
[6EX] 0:00:56 les débouchés manquent
[6EX] 0:00:58 les diplômes ne servent pas à grand chose
[6EX] 0:01:02 euh
[167INC2] 0:01:03 [=!coupure /instantaneous/N]
[167INC2] 0:01:05 pour la suite de cet enregistrement tournez la bande s' il vous plaît
[167INC2] 0:01:22 Orléans un six sept suite
[6EX] 0:01:25 [=!coupure /instantaneous/N]
[6EX] 0:01:26 les diplômes ne servent pas à grand chose
[6EX] 0:01:30 euh
[6EX] 0:01:34 et le
[6EX] 0:01:36 le mode de vie des étudiants euh
[6EX] 0:01:38 euh n' était pas à à hauteur de
[6EX] 0:01:43 actuel quoi enfin en mille neuf cent soixante-huit
[6EX] 0:01:46 les étudiants euh
[6EX] 0:01:48 travaillaient euh
[6EX] 0:01:51 comme en mille neuf cent cinquante
[6EX] 0:01:52 ou en mille neuf cent soixante
[DP] 0:01:53 hm hm
[6EX] 0:01:54 alors que
[6EX] 0:01:55 il devrait y avoir une euh
[6EX] 0:01:57 une constante
[6EX] 0:01:58 évolution dans le système euh
[6EX] 0:02:01 d' enseignement et dans le système pédagogique
[6EX] 0:02:03 puis euh l' université euh
[6EX] 0:02:06 napoléonienne
[6EX] 0:02:08 c' était très beau c' était quelque chose de
[6EX] 0:02:10 de formidable
[6EX] 0:02:11 mais euh
[6EX] 0:02:12 il y a un siècle ou deux
[6EX] 0:02:13 alors maintenant ça commence euh à prendre de l' âge
ESLO1_ENT_142_greve
Date d'enregistrement | 1969-04-12 |
Nature | Entretien |
Qualite | Passable |
Type | audio |
Module Eslo-Fleu | Paroles d'Orléanais |
Thème | Témoignages |
Sous-thème | Année 1968 |
Sommaire | Un ouvrier ajusteur de 25/35 ans raconte comment il a fait partie des deux ouvriers sur douze à faire la grève pendant mai 68 dans son usine d'ordures ménagères. |
Profession | [VX479] Ajusteur ; [BV] |
Age | [VX479] 25/35 ; [BV] 25/35 |
(Timecode de l'extrait dans l'enregistrement principal 0:12:24 à retrouver sur eslo.huma-num.fr)
[BV] 0:00:00 vous avez déjà fait grève euh ?
[VX479] 0:00:01 oui j' ai fait une grève justement c' est ce qui a peut-être pas plu mais je
[VX479] 0:00:04 c' est peut-être ça que
[VX479] 0:00:05 quI a commencé à faire le premier rapport c' est la première intervention que m' a fait
[VX479] 0:00:09 premier avertissement c' est mieux
[VX479] 0:00:11 on a fait grève euh sur douze on a fait grève à deux
[BV] 0:00:14 à deux sur douze c' était à
[BV] 0:00:15 quelle époque ça ?
[VX479] 0:00:15 deux sur douze
[VX479] 0:00:16 au mois de mai bah
[BV] 0:00:17 au mois de mai
[BV] 0:00:18 et y en avait que deux qui faisaient grève ?
[VX479] 0:00:19 deux
[VX479] 0:00:20 moi puis un copain
[VX479] 0:00:23 alors ça
[VX479] 0:00:24 ça a fait un froid déjà
[VX479] 0:00:25 au départ avec le patron hein
[VX479] 0:00:27 parce que nous c' est une compagnie qui est particulier NANON c' est Paris quoi c' est
[BV] 0:00:31 mais y avait que douze euh douze
[BV] 0:00:32 ouvriers
[VX479] 0:00:32 on est
[VX479] 0:00:33 que douze à l' usine chez nous
[BV] 0:00:34 douze seulement
[VX479] 0:00:35 oui
[BV] 0:00:35 ah oui
[VX479] 0:00:36 c' est une usine de traitement d' ordures ménagères c' est-à-dire que et toutes les ordure ménagères qu' on
[VX479] 0:00:40 qui passent enfin
[VX479] 0:00:41 toutes les bennes euh de la ville qui passent ramasser les ordures
[VX479] 0:00:45 chez nous ça passe c' est broyer tout est
[VX479] 0:00:47 on fait du terreau avec ça
[BV] 0:00:48 hm
[VX479] 0:00:49 on est douze pour euh pour l' usine
[VX479] 0:00:53 alors sur deux euh sur douze on était deux
[BV] 0:00:55 et comment ça s' est passé alors en mai par exemple
[VX479] 0:00:57 et en une observation
[VX479] 0:01:00 en me demandant si je voulais faire une carrière des [=!pi /previous/PHO]
[VX479] 0:01:03 c' est mon patron qui me l' a dit
[VX479] 0:01:06 je lui ai dit non
[VX479] 0:01:08 je veux ni faire de carrière de ministre ni député
[VX479] 0:01:10 j' ai mon père qui a été député
[VX479] 0:01:12 et j' ai eu
[VX479] 0:01:13 mon père qui était comissier-
[VX479] 0:01:14 m- conseiller minucipal à Orléans
[VX479] 0:01:16 mais
[VX479] 0:01:17 je veux pas faire de carrière pour ça euh je défends quelque chose parce que j' ai
[VX479] 0:01:21 j' ai envie de la défendre c' est tout parce que c' est mes idées de les défendre
[VX479] 0:01:26 on m' a dit à ce moment -là on m' a dit ben oui mais
[VX479] 0:01:28 vous croyez que les étudiants euh
[VX479] 0:01:30 c' est bien ce qu' ils font moi je dis
[VX479] 0:01:31 je suis pas peut-être pas d' accord de le dire
[VX479] 0:01:34 ça empêche pas que
[VX479] 0:01:34 cette grève euh
[VX479] 0:01:36 elle a bien eu lieu quand même
[VX479] 0:01:37 et je suis un ordre de
[VX479] 0:01:39 je suis un ordre qui arrive de plus haut que moi
[VX479] 0:01:42 et je suis d' accord avec eux
ESLO1_ENT_023_tonnelier
Date d'enregistrement | 1969-04-11 |
Nature | Entretien |
Qualite | Excellente |
Type | audio |
Module Eslo-Fleu | |
Thème | Témoignages |
Sous-thème | Métiers disparus |
Sommaire | Un tonnelier de 55/65 ans parle de son métier de tonnelier qui se meurt et explique comment on fait un tonneau. |
Profession | [XZ501] Tonnelier ; [MB] |
Age | [XZ501] 55/65 ; [MB] 35/45 |
(Timecode de l'extrait dans l'enregistrement principal 0:03:46 à retrouver sur eslo.huma-num.fr)
[MB] 0:00:00 est -ce que vous pourriez me parler un petit peu de votre métier de
[MB] 0:00:02 tonnelier
[MB] 0:00:02 en quoi ça
[MB] 0:00:03 consiste ?
[XZ501] 0:00:03 oui
[XZ501] 0:00:04 oh bah ça consiste euh
[XZ501] 0:00:06 à faire des tonneaux c' est un métier qui est mort actuellement
[MB] 0:00:08 oui
[XZ501] 0:00:09 y a
[XZ501] 0:00:10 combien je vous dirais
[XZ501] 0:00:13 en mille neuf cent par là y avait peut-être euh
[XZ501] 0:00:15 je sais pas combien
[XZ501] 0:00:17 plusieurs centaines de tonneliers à Orléans
[MB] 0:00:19 oui
[XZ501] 0:00:20 et actuellement y en a
[XZ501] 0:00:21 y en a peut-être trois ou quatre
[MB] 0:00:23 hm hm
[XZ501] 0:00:24 et encore euh où je travaille euh
[XZ501] 0:00:27 c' est ça se termine et euh y a p-
[XZ501] 0:00:29 les derniers tonneaux partent à l' exportation et puis ça va être euh fini
[MB] 0:00:32 ah oui
[XZ501] 0:00:33 alors maintenant c' est
[XZ501] 0:00:35 tout expédier en
[XZ501] 0:00:37 bouteilles plastique perdues
[MB] 0:00:38 ah oui
[MB] 0:00:41 oui
[MB] 0:00:41 alors euh c' est un métier artisanal plutôt ?
[XZ501] 0:00:44 oui c' était artisanal
[MB] 0:00:46 oui
[XZ501] 0:00:46 euh oui
[MB] 0:00:47 euh vous pourriez le l' expliquer un petit peu comment vous faisiez des des tonneaux euh ?
[XZ501] 0:00:51 ah oui on peut l' expliquer
[XZ501] 0:00:53 mais
[MB] 0:00:53 oui
[XZ501] 0:00:54 c' est assez long et puis de paroles euh c' est pas
[MB] 0:00:56 c' est pas facile à
[MB] 0:00:57 de la même
[XZ501] 0:00:57 c' est facile à dire
[XZ501] 0:00:58 mais à se faire comprendre
[MB] 0:00:59 oui c' est ça oui
[XZ501] 0:01:01 il faut d' abord préparer le bois et puis
[XZ501] 0:01:03 le
[XZ501] 0:01:04 le monter et ensuite
[XZ501] 0:01:06 on fait du feu dedans pour le cintrer
[MB] 0:01:08 ah oui
[XZ501] 0:01:09 puis après on met les fonds et on l' habille
[MB] 0:01:11 hm hm
[MB] 0:01:13 et vous travailliez dans un endroit particulier euh spécial ?
[XZ501] 0:01:17 ah bah oui c' est un atelier spécial
[MB] 0:01:19 un atelier spécial oui
[XZ501] 0:01:20 mais surtout depuis assez longtemps les gens ne faisaient plus de tonneaux neufs on faisait des
[XZ501] 0:01:25 de la rép- c' était de la réparation
[XZ501] 0:01:26 des tonneaux
[XZ501] 0:01:27 s' abîmaient
[MB] 0:01:27 oui oui
[XZ501] 0:01:28 quand y avait des accidents
[XZ501] 0:01:29 en cours de
[MB] 0:01:29 d' accord
[XZ501] 0:01:30 voyages euh
[MB] 0:01:30 oui oui
[XZ501] 0:01:31 c' était
[XZ501] 0:01:33 le travail consistait surtout à changer les pièces cassées
[MB] 0:01:35 oui
[MB] 0:01:36 oui
[MB] 0:01:37 alors on ne veut plus de tonneaux aujourd'hui ?
[XZ501] 0:01:39 oh bah insignifiant
[XZ501] 0:01:41 y a encore quelques régions
[XZ501] 0:01:44 principalement
[XZ501] 0:01:46 la région de Cognac
[MB] 0:01:47 oui
[XZ501] 0:01:48 parce que c' est le le tonneau neuf sert à faire vieillir l' eau de vie de vin
[XZ501] 0:01:52 pour faire le cognac
[MB] 0:01:52 c' est ça oui
[XZ501] 0:01:54 et puis alors quelque peu dans les régions de
[XZ501] 0:01:56 de grands crus en Bourgogne dans
[XZ501] 0:01:58 le Bordelais mais
[MB] 0:01:58 oui
[XZ501] 0:02:00 ça tend à diminuer toujours
[MB] 0:02:01 oui oui
[MB] 0:02:03 oui oui
[MB] 0:02:04 et alors vous avez vous êtes à la retraite ou bien vous continuez à travailler toujours ?
[XZ501] 0:02:07 ah bah j' ai encore un an à faire pour être à la retraite
ESLO1_INTPERS_409_capitale
Date d'enregistrement | 1970-05-25 |
Nature | Interview de personnalités |
Qualite | Bonne |
Type | audio |
Module Eslo-Fleu | |
Thème | Témoignages |
Sous-thème | Algérie |
Sommaire | Un directeur d'école primaire de garçons de 35/45 ans et originaire d'Algérie parle des français d'Algérie, qui vivant à Alger pendant la colonisation et qui considèrent que la capitale réelle n'est pas Alger mais Paris. |
Profession | [409PERS] Directeur, école primaire de garçons ; [PB] |
Age | [409PERS] 35/45 ; [PB] 25/35 |
(Timecode de l'extrait dans l'enregistrement principal 0:10:46 à retrouver sur eslo.huma-num.fr)
[PB] 0:00:00 moi je cherchais surtout c' est simplement l' optique
[PB] 0:00:02 d' un d' un français d' Algérie
[409PERS] 0:00:02 oui mais d' accord d' accord
[PB] 0:00:04 et la première question c' était jusqu' à quel point est -ce qu' on sentait que la capitale
[PB] 0:00:09 pour vous c' était Alger
[409PERS] 0:00:11 alors le mot capitale
[409PERS] 0:00:15 enfin je ne vous ferai pas un cours d' étymologie hein
[409PERS] 0:00:18 capitale vient de
[409PERS] 0:00:20 de cap la tête
[409PERS] 0:00:21 donc la capitale représente le sommet
[409PERS] 0:00:25 hein de quelque chose
[409PERS] 0:00:27 capitale il fallait l' entendre
[409PERS] 0:00:29 il faut faire une différence tout de suite
[409PERS] 0:00:31 est -ce que
[409PERS] 0:00:32 pour le Français
[409PERS] 0:00:34 dans votre esprit
[409PERS] 0:00:37 le Français d' Algérie
[409PERS] 0:00:39 ou disons tout simplement les habitants de l' Algérie
[409PERS] 0:00:42 puisqu' il y avait deux communautés trois
[409PERS] 0:00:44 quatre qui vivaient ensemble
[409PERS] 0:00:47 est -ce que cette capitale représentait
[409PERS] 0:00:50 si vous vou- la cristallisation
[409PERS] 0:00:53 de leur vie ?
[409PERS] 0:00:54 ou est -ce que Paris représentait quelque chose
[409PERS] 0:00:56 car il faut se méfier du terme capitale
[409PERS] 0:01:00 donc si nous parlons sur le plan simplement
[409PERS] 0:01:03 du territoire algérien
[409PERS] 0:01:05 toutes ces communautés
[409PERS] 0:01:07 ces communautés musulmanes ces communautés israélites ces communautés mozambiques ces communautés françaises ces communautés italiennes espagnoles
[409PERS] 0:01:15 dont j-
[409PERS] 0:01:18 qui sont venues de tout le bassin méditerranéen à la suite de la colonisation de
[409PERS] 0:01:22 Napoléon trois
[409PERS] 0:01:26 avaient évidemment si vous voulez des capitales
[409PERS] 0:01:29 y avait la capitale directe
[409PERS] 0:01:32 qui était Alger
[409PERS] 0:01:33 puisque jusqu' aux derniers évènements il y avait l' assemblée algérienne y avait une assemblée algérienne y avait
[409PERS] 0:01:40 donc
[409PERS] 0:01:41 une une structure politique algérienne en place
[409PERS] 0:01:44 il est évident que pour l' habitant d' Algérie
[409PERS] 0:01:46 Alger était
[409PERS] 0:01:48 la petite capitale de l' Algérie si vous voulez
[409PERS] 0:01:51 mais dans le coeur de tous
[409PERS] 0:01:53 et là c' est là où je mets l' accent
[409PERS] 0:01:55 c' est dans le coeur de tous
[409PERS] 0:01:56 avant que se développe si vous voulez cet évènement historique
[409PERS] 0:02:01 Paris
[409PERS] 0:02:02 était resté
[409PERS] 0:02:04 toujours
[409PERS] 0:02:05 la véritable capitale
[409PERS] 0:02:08 c' est-à-dire que
[409PERS] 0:02:09 certes
[409PERS] 0:02:10 on passait par Alger
[409PERS] 0:02:12 mais on ramenait tout
[409PERS] 0:02:14 à Paris
[409PERS] 0:02:15 ben
[409PERS] 0:02:16 cela s' explique explique le comportement
[409PERS] 0:02:19 de tous ces habitants d' Algérie
[409PERS] 0:02:21 de toutes les communautés
[409PERS] 0:02:23 qui ont répondu toujours
[409PERS] 0:02:25 à l' appel
[409PERS] 0:02:26 de la patrie
[409PERS] 0:02:28 quand il a fallu
[409PERS] 0:02:29 verser son sang
[409PERS] 0:02:33 s' il n' y avait pas eu
[409PERS] 0:02:34 cette notion de capitale Paris Paris capitale de la France
[409PERS] 0:02:39 on aurait pu assister à des désertions à des refus
[409PERS] 0:02:42 pas du tout
[409PERS] 0:02:45 ces habitants d' Algérie de toutes les communautés
[409PERS] 0:02:48 ont toujours participé
[409PERS] 0:02:50 que ce soit à la guerre
[409PERS] 0:02:51 hein
[409PERS] 0:02:52 de mille neuf cent quatorze que ce soit à la guerre de mille neuf cent trente-neuf mille neuf cent quarante-cinq
[409PERS] 0:02:56 ces communautés ont toujours r- [=!b /instantaneous/N] répondu à l' appel
[409PERS] 0:03:00 de la patrie
[409PERS] 0:03:00 de la p-
[409PERS] 0:03:01 de Paris
[409PERS] 0:03:02 et alors là maintenant je situe les deux mots capitales
ESLO1_INTPERS_409_va-et-vient
Date d'enregistrement | 1970-05-25 |
Nature | Interview de personnalités |
Qualite | Bonne |
Type | audio |
Module Eslo-Fleu | |
Thème | Témoignages |
Sous-thème | Algérie |
Sommaire | Un directeur d'école primaire de garçons de 35/45 ans et originaire d'Algérie témoigne des liens économiques et culturels entre France et Algérie pendant la colonisation. |
Profession | [409PERS] Directeur, école primaire de garçons ; [PB] |
Age | [409PERS] 35/45 ; [PB] 25/35 |
(Timecode de l'extrait dans l'enregistrement principal 0:15:09 à retrouver sur eslo.huma-num.fr)
[409PERS] 0:00:00 les habitants
[409PERS] 0:00:00 de l' Algérie
[409PERS] 0:00:02 je dis bien les habitants d' Algérie
[409PERS] 0:00:04 car on a fait souvent une confusion entre
[409PERS] 0:00:06 les habitants d' Algérie
[409PERS] 0:00:08 les musulmans les Algériens et
[409PERS] 0:00:10 et cetera toutes les communautés les habitants d' Algérie
[409PERS] 0:00:13 hein euh n' avaient pas
[409PERS] 0:00:16 cette idée préconçue
[409PERS] 0:00:17 hein
[409PERS] 0:00:18 nous formons un
[409PERS] 0:00:19 seul
[409PERS] 0:00:21 si vous voulez euh peuple
[409PERS] 0:00:23 et nous ne dépendons que d' Alger
[409PERS] 0:00:25 non
[409PERS] 0:00:25 tout le monde sentait que
[PB] 0:00:27 hm hm
[409PERS] 0:00:27 on était tous rattaché à la métropole
[PB] 0:00:30 hm hm
[409PERS] 0:00:30 c' est pour ça que j' ai fait cette nuance
[409PERS] 0:00:32 entre ce
[PB] 0:00:32 oui
[409PERS] 0:00:33 terme
[409PERS] 0:00:33 capitale
[PB] 0:00:33 oui oui
[PB] 0:00:34 oui oui je comprends
[PB] 0:00:35 oui oui je vous remercie oui
[PB] 0:00:36 beaucoup
[PB] 0:00:37 oui
[PB] 0:00:37 alors euh de quel genre étaient les contacts euh
[PB] 0:00:41 pratiques ou contacts matériaux entre euh
[PB] 0:00:44 [=!pi /instantaneous/PHO]
[409PERS] 0:00:44 y avait tous
[409PERS] 0:00:44 les contacts
[PB] 0:00:45 oui
[409PERS] 0:00:45 tous
[409PERS] 0:00:45 les contacts que pouvait avoir l' Angleterre avec ses un dominion
[PB] 0:00:48 hm hm
[PB] 0:00:49 vous aviez a-
[PB] 0:00:51 à en France
[PB] 0:00:52 euh
[409PERS] 0:00:51 relations
[409PERS] 0:00:52 relations
[409PERS] 0:00:53 relations
[409PERS] 0:00:53 oui
[PB] 0:00:53 oui
[409PERS] 0:00:54 mais les fonctionnaires on avait l- on avait un voyage euh
[409PERS] 0:00:57 payé euh enfin un voyage gratuit tous les deux ans
[409PERS] 0:01:00 pour la métropole dans le statut des fonctionnaires
[409PERS] 0:01:02 les musulmans venaient en France
[409PERS] 0:01:05 venaient en France surtout pour travailler
[409PERS] 0:01:08 hein
[409PERS] 0:01:08 pour travailler parce que c' était un la France était un marché co- de main-d'oeuvre quoi
[409PERS] 0:01:13 voyez -vous ?
[409PERS] 0:01:14 j' avais des contacts euh journaliers euh
[409PERS] 0:01:16 je dirais presque horaires avec la France les avions s- s- c' était c' est
[409PERS] 0:01:21 étaient c- continuellement en circulation entre la France et l' - l' Algérie
[409PERS] 0:01:24 ça on n' était pas du tout isolé
[409PERS] 0:01:26 pas du tout pas du tout
[PB] 0:01:28 hm hm
[409PERS] 0:01:29 pas du tout disons qu' y avait deux économies différentes quoi
[409PERS] 0:01:32 l' Algérie avait son économie propre
[409PERS] 0:01:34 qui qui qui venait en complément
[409PERS] 0:01:36 de l' économie française
[409PERS] 0:01:38 et vice versa les produits fabriqués
[409PERS] 0:01:39 qui n' existaient pas tellement en Algérie
[409PERS] 0:01:42 hein
[PB] 0:01:42 hm hm
[409PERS] 0:01:42 étaient venaient venaient venaient de la France
[PB] 0:01:44 hm hm
[409PERS] 0:01:45 on voyait relativement peu de voitures étrangères par exemple rouler en Algérie alors qu' on voyait
[409PERS] 0:01:50 partout des marques françaises
[PB] 0:01:51 oui
[409PERS] 0:01:52 on voyait rouler en Algérie
[409PERS] 0:01:54 le lien était très très très très étroit
[PB] 0:01:56 hm
[409PERS] 0:01:57 c' était c' était les
[409PERS] 0:01:58 sur les plans
[409PERS] 0:01:59 sur le plan
[409PERS] 0:02:00 politique
[409PERS] 0:02:02 le le gou- le gouvernement
[409PERS] 0:02:03 euh que s-
[409PERS] 0:02:05 enfin c' est on peut pas dire un gouvernement l' assemblée algérienne
[409PERS] 0:02:08 qui était en place à Alger
[409PERS] 0:02:09 dépendait politiquement directement
[409PERS] 0:02:12 de la métropole
[409PERS] 0:02:14 mais ces élus -là étaient les élus quand même
[409PERS] 0:02:17 des
[409PERS] 0:02:19 des habitants d' Algérie
[409PERS] 0:02:20 économiquement on ne faisait qu' un
[409PERS] 0:02:23 y avait qu' une petite barrière douanière et ben s- s- c' est exactement ce qui se passe toujours entre une colonie et une métropole
[409PERS] 0:02:29 hein c' est à à cause des frais de douane hein c' est des histoires de cigarettes c' est des histoires de de
[409PERS] 0:02:34 ben c' est tout mais
[409PERS] 0:02:35 économiquement
[409PERS] 0:02:37 on était lié
[409PERS] 0:02:38 intimement avec la France
[PB] 0:02:40 hm
[409PERS] 0:02:40 surtout dans les produits naturels dans les ressources naturelles
[409PERS] 0:02:43 où lal- l' Algérie
[409PERS] 0:02:45 a est un est une terre riche en ressources naturelles
[PB] 0:02:48 hm hm
[PB] 0:02:49 alors il y avait un continuel euh
[PB] 0:02:51 va et vient
[PB] 0:02:51 entre les deux
[PB] 0:02:53 même [=!pif /instantaneous/PHO]
[409PERS] 0:02:51 cont-
[409PERS] 0:02:51 continuel
[409PERS] 0:02:53 c' était perpétuel
[409PERS] 0:02:54 perpétuel
[409PERS] 0:02:56 alors même sur le plan culturel
[PB] 0:02:58 hm hm
[409PERS] 0:02:58 même
[409PERS] 0:02:58 sur le plan culturel
[409PERS] 0:02:59 vous aviez des des des habitants de l' Algérie
[409PERS] 0:03:02 musulmans ou européens car il ne faut pas oublier que les musulmans ont fait des études comme nous qu' il y a eu des docteurs des avocats
[409PERS] 0:03:09 hein des des des magistrats
[409PERS] 0:03:11 qui sont venus enseigner en France
[409PERS] 0:03:13 vice versa
[409PERS] 0:03:14 des métropolitains qui sont venus en- enseigner en Algérie
[PB] 0:03:17 hm
[409PERS] 0:03:17 seulement moi je vous parle
[409PERS] 0:03:19 en tant que
[409PERS] 0:03:21 indigène du pays
[409PERS] 0:03:23 au sens étymologique du mot indigène c' est-à-dire qui est né
[409PERS] 0:03:26 de parents nés sur le pays
ESLO1_ENT_096_chocolat
Date d'enregistrement | 1969-04-04 |
Nature | Entretien |
Qualite | Mauvaise |
Type | audio |
Module Eslo-Fleu | |
Thème | Témoignages |
Sous-thème | Trente Glorieuses |
Sommaire | Une cuisinière à la retraite de 45/55 ans raconte comment était la vie dans son enfance et compare la sobriété de son époque avec l'abondance des biens de consommation à l'époque actuelle. |
Profession | [LN438] Cuisinière ; [BV] |
Age | [LN438] 45/55 ; [BV] 25/35 |
(Timecode de l'extrait dans l'enregistrement principal 1:08:19 à retrouver sur eslo.huma-num.fr)
[BV] 0:00:00 entre les enfants de maintenant par exemple et puis vous quand vous étiez enfant est -ce que vous voyez
[BV] 0:00:04 une grosse différence euh ?
[LN438] 0:00:05 oh oui oh là là
[BV] 0:00:07 ah oui
[LN438] 0:00:07 oui
[LN438] 0:00:08 oui
[BV] 0:00:09 de quel genre ?
[LN438] 0:00:11 ben les enfants maintenant ont de tout
[LN438] 0:00:15 tandis que nous à la campagne on
[LN438] 0:00:17 nous
[LN438] 0:00:17 je sais pas on n' était pas gâté du tout du tout euh
[LN438] 0:00:22 je sais pas
[LN438] 0:00:24 les Noëls et tout ça regardez les enfants tout ce qu' ils ont maintenant à Noël
[LN438] 0:00:28 tandis que nous on avait une toute petite chose de rien du tout
[BV] 0:00:31 ah oui ?
[LN438] 0:00:32 oui
[LN438] 0:00:33 hm hm
[LN438] 0:00:34 c' est
[LN438] 0:00:34 pas
[BV] 0:00:34 qu' est -ce que
[BV] 0:00:34 vous faisiez à Noël vous faisiez une fête ?
[LN438] 0:00:35 ah oui quand même
[BV] 0:00:36 ah oui
[LN438] 0:00:36 on avait quand même
[LN438] 0:00:38 on avait quand même des
[LN438] 0:00:41 des cheminées un petit peu garnies mais enfin c' était
[LN438] 0:00:43 c' est pas on peut pas expliquer euh
[LN438] 0:00:45 de dans le de de y a
[LN438] 0:00:48 cinquante ans puisque j' ai soixante ans
[BV] 0:00:49 hm hm
[LN438] 0:00:50 et maintenant
[LN438] 0:00:53 c' est pas comparable
[LN438] 0:00:55 non
[BV] 0:00:56 vous vous souvenez d' un Noël que vous avez passé euh
[BV] 0:00:58 quand vous étiez
[BV] 0:00:59 enfant
[LN438] 0:00:59 hm hm
[LN438] 0:01:01 oh oui
[BV] 0:01:02 ah racontez
[LN438] 0:01:03 [=!rire /instantaneous/N]
[BV] 0:01:03 [=!rire /instantaneous/N] comment ça s' était passé
[LN438] 0:01:06 [=!pif /instantaneous/PHO]
[LN438] 0:01:08 alors j' étais avec des cousins tout ça puis on avait
[LN438] 0:01:13 nos nos chaussures devant la cheminée et on nous faisait toujours croire que c' était le Père Noël qui venait alors qu' en fait
[LN438] 0:01:18 [=!rire /instantaneous/N]
[BV] 0:01:18 [=!rire /instantaneous/N]
[LN438] 0:01:21 oh on avait tout de suite euh
[LN438] 0:01:24 une orange euh
[LN438] 0:01:25 des chocolats et puis euh
[LN438] 0:01:28 un petit jouet quelconque
[LN438] 0:01:30 puis on était content de ça
[LN438] 0:01:32 on avait peu de choses hein ?
[LN438] 0:01:33 en ce temps -là
[LN438] 0:01:35 oh on n' était pas riche
[LN438] 0:01:37 on gagnait pas d' argent comme on en gagne maintenant
[BV] 0:01:39 hm hm
[LN438] 0:01:40 mais bon
[BV] 0:01:43 et maintenant
[LN438] 0:01:43 enfin
[BV] 0:01:43 Noël ?
[BV] 0:01:44 oui
[LN438] 0:01:44 ah maintenant les Noëls
[BV] 0:01:46 vous par exemple le dernier Noël comment vous l' avez passé ?
[LN438] 0:01:49 oh chez mes chez mes enfants
[LN438] 0:01:52 hein ?
[LN438] 0:01:53 j' ai une petite fille j' ai monté chez mon fils et ma belle-fille y a une petite fille
[LN438] 0:01:56 alors ils m' ont très très gâté
[BV] 0:01:58 ah oui
[LN438] 0:01:59 oh oui
[LN438] 0:02:00 oh oui
[LN438] 0:02:02 ça c' est des Noëls très très bien
[LN438] 0:02:06 [=!pif /instantaneous/PHO]
[LN438] 0:02:10 parce que je trouve que évidemment on fait trop pour les enfants parce que moi chez [=!pif /instantaneous/PHO]
[LN438] 0:02:16 qu' est -ce qu' ils peuvent en avoir
[LN438] 0:02:17 [=!i /instantaneous/N]
[BV] 0:02:18 vous trouvez qu' on en fait trop ?
[LN438] 0:02:20 ben
[LN438] 0:02:20 ils en auraient eu moins
[LN438] 0:02:23 ben ils se
[LN438] 0:02:23 ils s' en apercevraient pas beaucoup
[BV] 0:02:25 hm hm
[LN438] 0:02:26 parce qu' ils ont tellement de choses qu' ils jouent euh
[LN438] 0:02:29 ils jouent deux trois jours avec et puis après c' est de côté
[LN438] 0:02:32 hm
[LN438] 0:02:34 enfin la vie est comme ça hein ?
[BV] 0:02:36 [=!rire /instantaneous/N]
[LN438] 0:02:36 [=!rire /instantaneous/N]
[LN438] 0:02:38 alors
[LN438] 0:02:38 on peut pas la changer
ESLO1_ENT_093_confort
Date d'enregistrement | 1969-04-16 |
Nature | Entretien |
Qualite | Bonne |
Type | audio |
Module Eslo-Fleu | |
Thème | Témoignages |
Sous-thème | Trente Glorieuses |
Sommaire | Un ouvrier tôlier soudeur de 55/65 ans décrit l'augmentation de la population ouvrière et de leur confort à Orléans. |
Profession | [KT385] Tôlier soudeur ; [PB] |
Age | [KT385] 55/65 ; [PB] 25/35 |
(Timecode de l'extrait dans l'enregistrement principal 0:46:27 à retrouver sur eslo.huma-num.fr)
[KT385] 0:00:00 et puis malgré tout
[KT385] 0:00:01 l' ouvrier
[KT385] 0:00:03 a quand même plus de bien-être qu' avant
[KT385] 0:00:05 hein y a quand même moins de différences entre un ouvrier actuel
[KT385] 0:00:09 qu' un ouvrier
[KT385] 0:00:10 d' il y a vingt ans
[PB] 0:00:11 ah oui
[KT385] 0:00:12 d' avant la guerre
[PB] 0:00:12 hm hm
[KT385] 0:00:15 l' ouvrier d' avant la guerre d' abord euh
[KT385] 0:00:18 y avait pas de confort moderne
[KT385] 0:00:20 pas de frigidaire pas de euh
[KT385] 0:00:22 pas de voiture et tout ça
[KT385] 0:00:24 pas de machine à laver
[PB] 0:00:25 hm
[KT385] 0:00:27 maintenant
[KT385] 0:00:31 l' intérieur d' un ouvrier est
[KT385] 0:00:33 moderne hein nous on a un ouvrier qui
[KT385] 0:00:36 qui veut
[KT385] 0:00:37 tout le confort quoi
[KT385] 0:00:39 y a pas de différence avec euh l' intérieur
[KT385] 0:00:42 d' un
[KT385] 0:00:44 d' un patron par exemple
[KT385] 0:00:45 si peut-être euh
[KT385] 0:00:47 pour les meubles
[KT385] 0:00:48 tout ça
[KT385] 0:00:48 mais question de matériel machine à laver et
[KT385] 0:00:52 télévision
[KT385] 0:00:53 radio
[PB] 0:00:54 hm hm
[PB] 0:00:56 hm hm
[KT385] 0:00:57 ce qu' il y a c' est que y est
[KT385] 0:01:00 le téléphone qu' il y est pas
[KT385] 0:01:03 ça ça marchait mal avant ça le téléphone
ESLO1_ENT_029_etudiants
Date d'enregistrement | 1970-02-16 |
Nature | Entretien |
Qualite | Mauvaise |
Type | audio |
Module Eslo-Fleu | |
Thème | Témoignages |
Sous-thème | Année 1968 |
Sommaire | Une étudiante de 15/25 ans décrit les conditions de la précarité étudiante, en lien avec les événements de Mai 68. |
Profession | [1268] Etudiante ; [JSM] |
Age | [1268] 15/25 ; [JSM] 15/25 |
(Timecode de l'extrait dans l'enregistrement principal 0:35:07 à retrouver sur eslo.huma-num.fr)
[1268] 0:00:00 certains étudiants
[1268] 0:00:01 qui sont munis d' une bourse euh
[1268] 0:00:03 vraiment
[1268] 0:00:05 minime
[1268] 0:00:06 hein
[JSM] 0:00:06 hum hum
[1268] 0:00:06 minime
[1268] 0:00:08 n' ont pas la possibilité
[1268] 0:00:11 de vivre une vie qui devrait être
[1268] 0:00:14 celle d' un étudiant
[1268] 0:00:15 qu' ils aient la
[JSM] 0:00:15 hum hum
[1268] 0:00:16 possibilité de faire leurs études c' est certain
[JSM] 0:00:18 oui
[1268] 0:00:19 à la condition
[1268] 0:00:20 qu' ils rentrent tous les jours dans leur chambre
[1268] 0:00:22 qu' ils mangent deux fois par jour au restaurant universitaire pour un garçon de vingt ans c' est pas possible
[JSM] 0:00:26 hum hum
[1268] 0:00:26 à moins qu' il ait envie de de devenir malade ou que ce soit vraiment le gringalet et le dernier des gringalets
[1268] 0:00:32 qu' ils n' en sortent pas qu' ils ne puissent pas même prendre le car tous les jours pour aller de la du campus
[JSM] 0:00:39 hum hum
[1268] 0:00:39 à la ville pour y sortir et faire quoi que ce soit parce que quand on sort en ville on prend un pot avec des copains ou on va au cinéma
[1268] 0:00:46 je comprends tout à fait qu' il y ait des contestations à cet égard
[1268] 0:00:48 ça
[JSM] 0:00:49 oui d' accord
[1268] 0:00:50 ça je le comprends très très bien
[JSM] 0:00:51 hum hum
[JSM] 0:00:51 oui d' accord
[1268] 0:00:52 bon
[1268] 0:00:53 en dehors de cela y a pas eu y a y a pas eu que ça hein comme problème y a eu tout un un contexte politique parce qu' on s' est dit que si on changeait de gouvernement les crédits viendraient peut-être c' était peut-être utopique mais on
[1268] 0:01:03 qu' est -ce que ça peut faire on peut toujours tenter de changer
[JSM] 0:01:05 oui
[1268] 0:01:05 et euh y avait aussi le fait qu' on a quand on a vingt ans on a envie de taper sur des flics bon
[1268] 0:01:10 mais [=!rire /instantaneous/N]
[1268] 0:01:11 en dehors de ça
[1268] 0:01:13 bon de toute façon c' est c' est
[1268] 0:01:14 encore de la
[JSM] 0:01:14 oui
[1268] 0:01:14 petite histoire
[JSM] 0:01:15 oui
[1268] 0:01:15 non je crois qu' il y a quand même un problème important qui est celui du campus et des bourses qui sont octroyées à certains élèves
[1268] 0:01:21 ça c' est
[JSM] 0:01:21 hum hum
[1268] 0:01:21 certain
[JSM] 0:01:21 oui
[1268] 0:01:22 les élèves qui sont par exemple en
[1268] 0:01:23 au niveau de la licence
[1268] 0:01:25 obligés mais réellement obligés de travailler
[JSM] 0:01:28 hum hum
[1268] 0:01:28 qui sont toujours mutés à
[1268] 0:01:30 au moins cent cent cent cinquante euh kilomètres de l' endroit où ils font leurs études
[1268] 0:01:35 qu' ils ont donc des frais de voiture énormes qui ont des frais de toutes sortes qui ne peuvent pas vivre une vie d' étudiant qui soit épanouissante à partir du moment où il n' y a pas épanouissement
[1268] 0:01:43 y a bagarre c' est normal
[1268] 0:01:45 hein ?
[JSM] 0:01:45 oui oui d' accord
[1268] 0:01:46 mais à côté de ça
[JSM] 0:01:46 [=!pi /instantaneous/PHO]
[1268] 0:01:46 y a quelques privilégiés euh
[1268] 0:01:49 dont je fais je fais partie c' est certain
[1268] 0:01:52 qui qui ont droit à tout ce qu' ils veulent pour faire leurs études et qui ne les font pas nécessairement
[1268] 0:01:57 je comprends que tout
[1268] 0:01:58 ça ça c' est c' est
[JSM] 0:01:58 hum hum
[1268] 0:01:59 c' est c' est c' est des petits problèmes c' est des petits problèmes qui sont
[1268] 0:02:01 un petit peu mesquins
[1268] 0:02:03 mais
[1268] 0:02:05 dire qu' il y ait pas de problème euh des étudiants à l' heure actuelle
[1268] 0:02:08 et que les événements de mai étaient simplement
[1268] 0:02:10 le fait de quelques bagarreurs c' est certainement faux
ESLO1_ENT_010_pret-a-porter
Date d'enregistrement | 1969-04-02 |
Nature | Entretien |
Qualite | Bonne |
Type | audio |
Module Eslo-Fleu | |
Thème | Témoignages |
Sous-thème | Trente Glorieuses |
Sommaire | Une couturière de 55/65 ans se plaint de la disparition de son métier à cause de la popularité croissante du prêt-à-porter. |
Profession | [JI306] Couturière ; [MB] |
Age | [JI306] 55/65 ; [MB] 35/45 |
(Timecode de l'extrait dans l'enregistrement principal 0:12:27 à retrouver sur eslo.huma-num.fr)
[MB] 0:00:00 et pour l' instant vous travaillez
[MB] 0:00:01 seule ?
[JI306] 0:00:01 je
[JI306] 0:00:01 travaille
[JI306] 0:00:02 seule
[MB] 0:00:02 oui
[JI306] 0:00:02 oui monsieur oui oui oui
[MB] 0:00:04 alors euh vous avez plus de travail qu' avant ? moins de
[MB] 0:00:06 travail ?
[JI306] 0:00:06 non
[JI306] 0:00:06 j' ai moins de
[JI306] 0:00:07 travail
[MB] 0:00:07 d' accord
[JI306] 0:00:07 et puis alors à l' heure actuelle euh
[JI306] 0:00:09 on a un métier qui dépérit
[MB] 0:00:11 oui
[JI306] 0:00:12 c' est malheureux à dire et
[MB] 0:00:14 à cause
[MB] 0:00:14 de la confection et ?
[JI306] 0:00:14 oui à cause
[JI306] 0:00:15 du prêt-à-porter oui avec toutes ces maisons qui qui se montent partout on a vraiment un
[JI306] 0:00:22 un métier qui dépérit on va bientôt faire de l' orthopédie si ça continue c' est-à-dire des femmes
[JI306] 0:00:26 euh qui ne pourront vraiment plus euh s' habiller en prêt-à-porter
[MB] 0:00:32 ah oui
[JI306] 0:00:33 c' est catastrophique mais c' est comme ça
[JI306] 0:00:36 aujourd'hui y a une chose qui compte voyez ici dans les Acacias les femmes ne s' habillent pas du tout du tout du tout
[JI306] 0:00:42 les femmes ne sont pas coquettes elles sont en pantalon toute la journée
[JI306] 0:00:46 il y a une chose qui compte
[JI306] 0:00:48 la voiture les loisirs
[JI306] 0:00:51 ça c' est primordial
[JI306] 0:00:53 ces choses -là qui comptent
[JI306] 0:00:54 alors on s' habille
[JI306] 0:00:57 lorsqu' il y a une cérémonie lorsqu' un enfant fait sa première communion
[JI306] 0:01:01 euh
[MB] 0:01:01 hm
[JI306] 0:01:02 le le c' est le minimum et encore euh
[JI306] 0:01:05 même pas
[MB] 0:01:05 pourtant euh
[JI306] 0:01:05 chez la couturière
[MB] 0:01:07 des journaux de mode n' ont pas beaucoup d' influence alors non ?
[JI306] 0:01:09 les journaux mode ?
[MB] 0:01:10 les jour- journaux de mode oui n' ont pas de
[MB] 0:01:14 la publicité de la mode
[MB] 0:01:15 non
[JI306] 0:01:15 euh la
[JI306] 0:01:15 publicité la publicité [=!plubicité /instantaneous/PHO] du prêt [=!plêt /instantaneous/PHO] du prêt-à-
[JI306] 0:01:18 porter
[MB] 0:01:18 prêt-
[MB] 0:01:18 à-porter alors
[MB] 0:01:19 [=!pif /instantaneous/PHO] oui oui
[JI306] 0:01:19 du prêt-à-porter a a d-
[JI306] 0:01:20 a de l' influence euh
[JI306] 0:01:22 dans le quartier y a très peu de femmes qui
[JI306] 0:01:24 sont habillées
[MB] 0:01:24 oui d' accord
[JI306] 0:01:25 chez la couturière
ESLO1_INTPERS_461_liberation
Date d'enregistrement | 1968-04-11 |
Nature | Interview de personnalités |
Qualite | Excellente |
Type | audio |
Module Eslo-Fleu | |
Thème | Témoignages |
Sous-thème | Guerres Mondiales |
Sommaire | Une propriétaire de confiserie de 55/65 ans témoigne des évenements qui ont eu lieu lors de la Libération, après l'Occupation, à Orléans |
Profession | [461PERS] Propriétaire confiserie ; [JK] |
Age | [461PERS] 55/65 ; [JK] 15/25 |
(Timecode de l'extrait dans l'enregistrement principal 0:11:29 à retrouver sur eslo.huma-num.fr)
[461PERS] 0:00:00 bien monsieur
[461PERS] 0:00:00 les moments les plus importants de ma vie n' ont pas été très gais
[JK] 0:00:03 ah
[461PERS] 0:00:04 c' est à la à la Libération
[461PERS] 0:00:06 et alors euh mon fils avait dix-sept ans
[461PERS] 0:00:09 et malheureusement les pompiers d' Orléans il faut le dire se sont sauvés
[461PERS] 0:00:13 et ce sont ces enfants -là
[461PERS] 0:00:15 de
[461PERS] 0:00:16 quinze à dix-sept ans même des jeunes filles
[461PERS] 0:00:19 qui ont participé aux premiers sauvetages
[461PERS] 0:00:23 et je ça je n' oublierais jamais ça
[461PERS] 0:00:26 alors euh y a des fils de familles qui se sont sauvés aussi
[461PERS] 0:00:29 c' est pas parce que c' est mon fils mais enfin il est resté d' autres aussi et des jeunes filles
[JK] 0:00:29 hm
[461PERS] 0:00:33 ils sont ils avaient jamais vu de morts c' était c' était effrayant
[461PERS] 0:00:36 monsieur
[JK] 0:00:36 oh
[461PERS] 0:00:37 et alors au bout de huit jours
[461PERS] 0:00:39 je suis allée trouver le
[461PERS] 0:00:41 le censeur
[461PERS] 0:00:43 j' ai dit je crois que ça suffit il m' a dit oui madame je suis allée sur euh
[461PERS] 0:00:46 par les Aubrais
[461PERS] 0:00:47 le chercher il était plein de plâtres lui comme ses camarades
[461PERS] 0:00:51 puis on est revenus à pieds avec ses bagages ses baluchons comme ça
[461PERS] 0:00:55 et alors ils ont eu je crois dix ou vingt points d' avance au bac
[461PERS] 0:00:57 donc il avait seize ans
[461PERS] 0:00:59 et c' est ça qui m' a marqué le plus à Orléans
[JK] 0:01:01 oui
[461PERS] 0:01:01 parce que y a des gens y a eu des morts c' est effrayant et les pompiers étaient partis
[461PERS] 0:01:06 alors le lycée était rue Jeanne d' Arc
[461PERS] 0:01:08 le vieux lycée
[JK] 0:01:08 oui oui
[461PERS] 0:01:09 et alors euh les premiers secours c' est ces enfants -là qui les ont donnés
[JK] 0:01:13 ouais
[461PERS] 0:01:14 ça semble effarant dites
[JK] 0:01:15 oh oui
[461PERS] 0:01:16 bah c' est ça qui m' a marqué le plus à Orléans c' est pas très
[JK] 0:01:19 ah non
[JK] 0:01:20 c' est pas
[461PERS] 0:01:20 hein ?
[JK] 0:01:20 très gai
[461PERS] 0:01:21 non
[JK] 0:01:21 non
[461PERS] 0:01:21 y a des jeunes filles qui ont déterré des
[461PERS] 0:01:23 des mourants et tout c' était
[461PERS] 0:01:25 c' était c' é-
[461PERS] 0:01:26 Orléans moi évidemment c' est pas très joli mais c' est ça qui m' a marquée le plus à Orléans
[JK] 0:01:30 oui
[461PERS] 0:01:31 c' est pas un souvenir euh bien gai
[461PERS] 0:01:33 et puis alors euh tout de même au moment de
[461PERS] 0:01:37 au moment de
[461PERS] 0:01:38 je vais vous dire euh
[461PERS] 0:01:40 mince je trouve pas le mot
[461PERS] 0:01:44 où nous avions la France libre où il y avait la
[461PERS] 0:01:47 avant la Libération
[461PERS] 0:01:48 eh bien ces enfants -là ces jeunes gens -là qui étaient patriotes
[461PERS] 0:01:52 euh
[461PERS] 0:01:53 les anglais ah vous savez on écoutait les postes anglais
[461PERS] 0:01:56 et alors euh
[461PERS] 0:01:58 y a eu des traites parmi eux que je ne peux pas nommer
[461PERS] 0:02:01 et qui sont en vue à Orléans
[461PERS] 0:02:02 qui sont des messieurs qu' on salue
[461PERS] 0:02:05 et le fils NPERS NPERS par exemple est vinaigrier vous savez c' est un grand commerce à Orléans
[JK] 0:02:10 ah oui
[461PERS] 0:02:11 oui
[461PERS] 0:02:12 hé bien il a été arrêté c' était un camarade de mon fils et j' ai bien tremblé
[461PERS] 0:02:17 ah c' est c' est ça mes souvenirs d' Orléans ils sont pas très gais
[JK] 0:02:22 sous l' Occupation
[JK] 0:02:23 hé oui
[461PERS] 0:02:23 ah oui
[461PERS] 0:02:24 et alors d' ailleurs à La Ferté-Saint-Aubin vous avez un monument à [=!pi /instantaneous/PHO] là où y a
[461PERS] 0:02:28 douze ou quinze petits jeunes gens qui ont [=!zon /instantaneous/PHO] qui ont [=!zon /instantaneous/PHO] tué à à genoux quoi
[461PERS] 0:02:32 les allemands
[461PERS] 0:02:33 hm
[461PERS] 0:02:35 alors vous voyez moi c' est mes souvenirs c' est je vous le dis quand tout
[461PERS] 0:02:37 pensez y a des cinémas
[461PERS] 0:02:39 y a un cinéma qui a été bombardé où y a eu je ne sais combien de morts à Orléans c' est une ville qui a été très touchée
[461PERS] 0:02:45 et alors y avait plus de gaz plus d' électricité après
[461PERS] 0:02:48 moi j' ai eu des gens qui ont couché chez moi aux environs d' Orléans pour venir ravitailler la ville euh les gens de tous les jours
[461PERS] 0:02:53 on a été très touché à Orléans
[JK] 0:02:55 ah oui
[JK] 0:02:57 oui je comprends j' étais à Londres au début de la guerre moi -même
[JK] 0:03:01 avec les anglais oui
[461PERS] 0:03:01 bah oui monsieur oui
[461PERS] 0:03:02 vous avez été bombardés aussi vous
[JK] 0:03:03 ah oui
[461PERS] 0:03:05 ah
[461PERS] 0:03:07 alors je me souviens moi j' habitais Beaugency on voyait
[461PERS] 0:03:10 Orléans qui brûlait de là-bas on voyait c' était c' était
[461PERS] 0:03:13 y avait plus rien et
[JK] 0:03:13 effrayant
[461PERS] 0:03:14 nous nous étions des
[461PERS] 0:03:15 une petite industrie on peut dire mais on ne on n' avait même plus d' essence ou plus de voiture je ne sais plus
[461PERS] 0:03:20 enfin on on risquait quelqu'un qui nous a ramené sur la route je suis partie pour chercher mon fils qui était dans les [=!pi /instantaneous/PHO]
[461PERS] 0:03:25 aux Aubrais je m' en rappelle
ESLO1_INTPERS_423_fonderie
Date d'enregistrement | 1970-05-27 |
Nature | Interview de personnalités |
Qualite | Bonne |
Type | audio |
Module Eslo-Fleu | |
Thème | Témoignages |
Sous-thème | Métiers disparus |
Sommaire | Le directeur technique de la fonderie Chenesseau, de 35/45 ans, parle de la difficulté de recruter et de former des jeunes aux métiers de la fonderie, car les jeunes se tournent vers l'éléctronique, l'électricité. |
Profession | [423PERS] Directeur technique Fonderie Chenesseau |
Age | [423PERS] 35/45 |
(Timecode de l'extrait dans l'enregistrement principal 0:49:15 à retrouver sur eslo.huma-num.fr)
[423PERS] 0:00:00 nous éprouvons dans la fonderie
[423PERS] 0:00:02 beaucoup de difficultés je crois que
[423PERS] 0:00:04 dans tous les pays
[423PERS] 0:00:06 européens
[423PERS] 0:00:07 aux Etats-Unis
[423PERS] 0:00:09 on a
[423PERS] 0:00:10 dans le monde entier l' évolution
[423PERS] 0:00:13 des techniques nouvelles
[423PERS] 0:00:14 a véritablement
[423PERS] 0:00:16 sabordé le
[423PERS] 0:00:18 la formation professionnelle
[423PERS] 0:00:20 en fonderie
[423PERS] 0:00:21 et de ce fait
[423PERS] 0:00:23 il est devenu à peu près impossible de
[423PERS] 0:00:25 de former des jeunes
[423PERS] 0:00:26 à ce métier qui est sombre qui est noir dans des ateliers
[423PERS] 0:00:30 bien souvent
[423PERS] 0:00:32 très
[423PERS] 0:00:35 très sales très poussiéreux
[423PERS] 0:00:39 c' est un métier qui paraît
[423PERS] 0:00:41 au départ un peu rebutant parce que les techniques
[423PERS] 0:00:45 sont complexes
[423PERS] 0:00:47 sont souvent un peu encore du domaine de la recette de cuisine
[423PERS] 0:00:51 mais la séance
[423PERS] 0:00:52 [=!tx /previous/N]
[423PERS] 0:00:52 s' y développe et
[423PERS] 0:00:54 il y a
[423PERS] 0:00:55 quand même de beaux beaucoup de progrès qui sont réalisés
[423PERS] 0:00:59 mais
[423PERS] 0:01:01 tous les jeunes sont portés vers l' électronique
[423PERS] 0:01:03 vers l' électricité vers la mécanique
[423PERS] 0:01:06 et la fonderie
[423PERS] 0:01:09 il est
[423PERS] 0:01:09 à peu près impossible de
[423PERS] 0:01:11 de trouver
[423PERS] 0:01:12 des candidats
[423PERS] 0:01:14 ou alors si on trouve des candidats ce sont des
[423PERS] 0:01:16 des
[423PERS] 0:01:17 mères de famille
[423PERS] 0:01:18 qui sont désolées de leur enfant qui ne
[423PERS] 0:01:20 pas réussi
[423PERS] 0:01:21 dans ses études primaires
[423PERS] 0:01:23 et qui vient vous demander de
[423PERS] 0:01:26 lui donner une profession
[423PERS] 0:01:30 hélas euh
[423PERS] 0:01:32 c' est à peu près le seul recrutement que l' on a et
[423PERS] 0:01:34 ça ne permet pas d' avoir des des professionnels
[423PERS] 0:01:38 de grande qualité
[423PERS] 0:01:40 mais
[423PERS] 0:01:42 quelquefois ce sont des garçons de
[423PERS] 0:01:45 de grande bonne volonté
ESLO1_ENT_165_moutons
Date d'enregistrement | 1969-04-02 |
Nature | Entretien |
Qualite | Excellente |
Type | audio |
Module Eslo-Fleu | |
Thème | Témoignages |
Sous-thème | Année 1968 |
Sommaire | Un représentant de commerce de 45/55 ans donne son point de vue sur les événements de mai 68 comme un mouvement de moutons de panurge. |
Profession | [4EX] Représentant de commerce ; [DP] |
Age | [4EX] 45/55 ; [DP] 25/35 |
(Timecode de l'extrait dans l'enregistrement principal 0:30:43 à retrouver sur eslo.huma-num.fr)
[DP] 0:00:00 on a beaucoup parlé des des évènements de mai dernier n' est -ce pas
[DP] 0:00:03 alors nous on était pas en France à ce moment -là
[DP] 0:00:04 est -ce que vous pourriez peut-être euh
[DP] 0:00:06 résumer un peu ce qui s' est passé
[4EX] 0:00:08 oh là oui c' est assez complexe
[DP] 0:00:09 ah oui
[4EX] 0:00:10 ce qui s' est passé disons que
[4EX] 0:00:12 euh
[4EX] 0:00:12 il y a eu au départ un mouvement é-
[4EX] 0:00:14 estudiantin
[4EX] 0:00:16 et il y a eu disons les étudiants
[4EX] 0:00:18 qui ont eu besoin
[4EX] 0:00:19 de s' extérioriser parce qu' ils avaient
[4EX] 0:00:21 ils prétendaient ne pas avoir suffisamment
[4EX] 0:00:24 d' amphis
[4EX] 0:00:25 disons qu' ils étaient
[4EX] 0:00:26 un nombre considérable pour le nombre de professeurs
[4EX] 0:00:28 disant qu' il y avait pas de professeurs
[4EX] 0:00:29 pratiquement y avait un professeur pour euh
[4EX] 0:00:31 cent cinquante élèves
[4EX] 0:00:33 cent cinquante étudiants
[4EX] 0:00:34 le fait est c' est que
[4EX] 0:00:35 dans
[4EX] 0:00:35 donner des cours dans des telles conditions
[4EX] 0:00:38 ce n' était pas valable
[4EX] 0:00:39 évidemment il y a eu à la suite de ça des gars qui se sont greffés
[4EX] 0:00:43 qu' ils soient de gauche d' extrême-gauche enfin peu importe
[4EX] 0:00:45 et
[DP] 0:00:45 oui
[4EX] 0:00:46 qui ont essayer de
[4EX] 0:00:47 de de profiter de cet euh
[4EX] 0:00:49 de ce mouvement de d' étudiants
[4EX] 0:00:51 pour vraiment en faire un mouvement national
[4EX] 0:00:53 et ça a fini par évidemment arriver à d- des catastrophes mais enfin
[4EX] 0:00:57 euh
[4EX] 0:00:58 j' ai l' impression
[4EX] 0:00:59 j' ai l' impression et ça c' est regretable à mon avis
[4EX] 0:01:02 c' est que les français sont un peu trop
[4EX] 0:01:04 euh il y a
[4EX] 0:01:05 en France
[4EX] 0:01:06 et y a un dicton qui dit
[4EX] 0:01:07 il y a en France cinquante millions de français cinquante millions d' individualistes
[4EX] 0:01:10 mais lorsqu' il y a
[4EX] 0:01:11 un monsieur qui sait parler
[4EX] 0:01:13 il y a cinquante millions de moutons de [=!pi /instantaneous/PHO]
[4EX] 0:01:17 oui
[4EX] 0:01:17 et
[4EX] 0:01:18 tout le monde suit tête baissée et ils ne réfléchissent pas
[4EX] 0:01:21 il le français a ceci de particulier
[4EX] 0:01:23 c' est qu' il oublie
[4EX] 0:01:24 très vite
[4EX] 0:01:25 il oublie trop vite à mon avis
[DP] 0:01:26 ah oui
[4EX] 0:01:26 il oublie un peu trop
[4EX] 0:01:28 ce qu' il s' est pa-
[4EX] 0:01:29 ils devraient réfléchir avant d' agir
[4EX] 0:01:31 euh
[4EX] 0:01:32 on a parlé de
[4EX] 0:01:33 de politique
[4EX] 0:01:34 on a parlé de référundum on a parlé de beaucoup de choses
[DP] 0:01:36 oui
[4EX] 0:01:36 et du moment qu' il y en a un
[4EX] 0:01:37 qui a élevé la voix un petit peu plus fort
[4EX] 0:01:39 que les autres
[4EX] 0:01:39 hé bah tout le monde a suivi enfin tout le monde
[DP] 0:01:41 hm hm
[4EX] 0:01:42 disons que
[4EX] 0:01:43 euh
[4EX] 0:01:43 ils
[4EX] 0:01:44 ils n' ont pas osé
[4EX] 0:01:45 euh se
[4EX] 0:01:46 se révolter contre cet homme qui prétendait des choses qui étaient fausses
[4EX] 0:01:50 à telle enseigne c' est que
[4EX] 0:01:51 la grève on a dit que la grève avait été
[4EX] 0:01:54 euh
[4EX] 0:01:54 unanime chez tous les ouvriers de France
[4EX] 0:01:57 hé bah ici moi je peux vous dire que c' est archi-faux
[4EX] 0:01:59 pour la bonne et unique raison
[4EX] 0:02:00 c' est que j' ai connu des ouvriers
[4EX] 0:02:02 qui nous ont dit mais
[4EX] 0:02:03 mais on ne veut pas faire la grève
[4EX] 0:02:04 seulement nous ne pouvons pas rentrer dans nos usines
[4EX] 0:02:06 il y a des piquets de grève
[4EX] 0:02:08 y a
[DP] 0:02:08 ah bon ?
[4EX] 0:02:08 une dizaine de gars
[4EX] 0:02:10 qui nous empêchent de rentrer
[4EX] 0:02:11 quitte à nous matraquer à coups de bâton
[4EX] 0:02:13 mais nous ne pouvons pas rentrer
[4EX] 0:02:14 alors plutôt que de prendre des coups de bâton hé bah on fait la grève
[4EX] 0:02:17 mais ils n' avaient absolument pas l' intention de faire la grève
[4EX] 0:02:20 et alors lorsque les
[4EX] 0:02:20 syndicalistes
[4EX] 0:02:22 se targuent se vantent
[4EX] 0:02:23 d' avoir mis
[4EX] 0:02:24 pratiquement
[DP] 0:02:24 oui oui
[4EX] 0:02:25 le
[4EX] 0:02:25 l' économie du pays à zéro
[4EX] 0:02:27 parce que ça ils sont arrivés à le faire
[DP] 0:02:27 hm hm hé oui hé oui
[4EX] 0:02:28 mais
[DP] 0:02:29 oui
[4EX] 0:02:29 ils étaient unanimes de dire que
[4EX] 0:02:30 tous les ouvriers étaient d' accord pour la grève
[4EX] 0:02:32 ça c' est archi-faux
[4EX] 0:02:33 les ouvriers à Orléans
[4EX] 0:02:35 ont fait la grève parce qu' on leur a imposé de faire la grève
[4EX] 0:02:37 parce qu' ils ne voulaient pas prendre des coups de bâton abh sur les o- sur les sur le
[4EX] 0:02:40 derrière les oreilles quoi c' est tout
ESLO1_INTPERS_414_artisanat
Date d'enregistrement | 1970-04-04 |
Nature | Interview de personnalités |
Qualite | Bonne |
Type | audio |
Module Eslo-Fleu | |
Thème | Témoignages |
Sous-thème | Métiers disparus |
Sommaire | Le Secrétaire général à la Chambre des métiers, âgé de 45/55 ans, parle de la disparition des entreprises artisanales dans le monde industrialisé et des métiers qui disparaîssent. |
Profession | [414PERS] Secrétaire général Chambre des Métiers ; [PB] |
Age | [414PERS] 45/55 ; [PB] 25/35 |
(Timecode de l'extrait dans l'enregistrement principal 0:28:38 à retrouver sur eslo.huma-num.fr)
[414PERS] 0:00:00 euh nous avons actuellement dans le département du Loiret
[414PERS] 0:00:03 sept mille
[414PERS] 0:00:04 entreprises artisanales
[414PERS] 0:00:08 euh
[414PERS] 0:00:10 le ce chiffre
[414PERS] 0:00:13 [=!bb /instantaneous/N] aurait une légère tendance à diminuer
[414PERS] 0:00:17 euh comme dans toute la France
[414PERS] 0:00:22 ce n' est pas spécial à l' artisanat
[414PERS] 0:00:25 euh c' est le phénomène général de la concentration
[PB] 0:00:28 hm hm
[414PERS] 0:00:28 euh le petit commerce a été beaucoup plus touché que l' artisanat
[414PERS] 0:00:33 beaucoup de petits commerces disparaissent chaque année
[414PERS] 0:00:36 euh dans notre région dans le département du Loiret
[414PERS] 0:00:39 on peut presque dire que le chiffre se maintient
[414PERS] 0:00:44 à sept mille
[414PERS] 0:00:45 avec une légère tendance à la diminution
[414PERS] 0:00:48 euh de l' ordre je ne sais pas du
[414PERS] 0:00:50 euh de quinze ou de vingt entreprises par an
[414PERS] 0:00:54 voyez -vous c' est pas
[414PERS] 0:00:55 euh c' est
[414PERS] 0:00:56 je dirais insignifiant
[414PERS] 0:00:58 euh la tendance est un petit peu à la baisse
[PB] 0:01:01 hm hm
[PB] 0:01:02 hm hm
[PB] 0:01:03 ah oui
[414PERS] 0:01:04 c' est euh le sort de toutes les petites entreprises dans notre monde industrialisé
[PB] 0:01:10 oui
[414PERS] 0:01:10 euh d' autant plus que nous avons perdu nos artisans
[414PERS] 0:01:13 euh par suite de la disparition de métiers
[414PERS] 0:01:17 nous avons des métiers qui ont complètement disparu
[414PERS] 0:01:19 le maréchal ferrant
[414PERS] 0:01:21 nous avions cinq cent cinquante maréchaleries
[414PERS] 0:01:24 dans le département du Loiret
[414PERS] 0:01:26 encore en dix-neuf cent quarante
[414PERS] 0:01:29 y en a plus maintenant
[PB] 0:01:30 plus ?
[414PERS] 0:01:30 ah non
[PB] 0:01:31 mais comment est -ce qu' on fait pour ferrer les chevaux donc
[PB] 0:01:34 pour euh pour la chasse par
[PB] 0:01:35 exemple ?
[414PERS] 0:01:35 mais
[414PERS] 0:01:36 y en a pratiquement
[414PERS] 0:01:37 alors euh il y a un ou deux maréchaux qui ont
[414PERS] 0:01:41 euh qui se sont installés précisément qui ont repris un peu de service
[414PERS] 0:01:46 euh pour ferrer les chevaux des clubs hippiques
[PB] 0:01:49 hm hm
[414PERS] 0:01:49 mais euh ça n' existe plus
[414PERS] 0:01:52 n' est -ce pas ?
[PB] 0:01:53 hm hm
[414PERS] 0:01:54 le charron le charron qui faisait
[414PERS] 0:01:55 la la voiture en bois destinée à la culture
[414PERS] 0:01:59 y a plus de charrons
[PB] 0:02:00 hm hm
[414PERS] 0:02:01 il n' y a plus de bourreliers
[414PERS] 0:02:04 euh sauf des bourreliers de luxe pour les
[414PERS] 0:02:08 euh les harnachement des chevaux de selle
[PB] 0:02:11 hm
[PB] 0:02:12 hm
[414PERS] 0:02:12 voyez -vous ?
[414PERS] 0:02:12 euh des métiers qui ont disparu
ESLO1_INTPERS_416_chinoiser
Date d'enregistrement | 1968-09-03 |
Nature | Interview de personnalités |
Qualite | Bonne |
Type | audio |
Module Eslo-Fleu | |
Thème | Témoignages |
Sous-thème | Année 1968 |
Sommaire | Le Directeur général des Nouvelles Galeries de 25/35 ans décrit le type d'échange qui a lieu à l'université entre les étudiants qui se réunissent autour de contestations liée à Mai 68. |
Profession | [416PERS] Directeur général Nouvelles Galeries ; [PB] |
Age | [416PERS] 25/35 ; [PB] 25/35 |
(Timecode de l'extrait dans l'enregistrement principal 0:01:10 à retrouver sur eslo.huma-num.fr)
[416PERS] 0:00:00 et en ce moment je suis justement à la veille de prendre euh
[416PERS] 0:00:03 quinze jours de vacances
[PB] 0:00:03 oui
[PB] 0:00:04 oui on l' a appris et
[PB] 0:00:05 vous êtes
[416PERS] 0:00:05 et c' est pour ça que
[416PERS] 0:00:06 mais enfin il vaut mieux que
[416PERS] 0:00:08 avant que pas du tout
[416PERS] 0:00:09 pour vos examens vous aurez au moins le
[416PERS] 0:00:11 le langage de
[416PERS] 0:00:13 d' un manager fatigué
[PB] 0:00:16 oui enfin c' est euh un détail très utile
[PB] 0:00:18 que vous vous nous dites
[PB] 0:00:20 euh
[PB] 0:00:21 nous avons remarqué euh votre article
[PB] 0:00:25 qui a paru ce matin au Monde et c' est de cela que nous voudrions que vous parliez un peu d' abord
[PB] 0:00:30 euh j' ai une question assez précise à vous poser ci s-
[PB] 0:00:34 si vous permettez
[PB] 0:00:35 vous avez parlé
[PB] 0:00:36 d' une participation à la chinoise
[PB] 0:00:39 et d' une participation
[PB] 0:00:41 enfin à la NPERS ou telle que vous euh
[PB] 0:00:46 vous l' envisagez quelle est la différence ?
[416PERS] 0:00:49 eh bien eh bien ce que j' ai entendu par participation à la chinoise c' est
[416PERS] 0:00:55 euh ces sortes de discussions